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Guylaine Dumont honorée

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Guylaine Dumont a été intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en compagnie d’autres grands noms du sport québécois. (Crédit photo : Pierre-Yvon Pelletier)

03 oct. 2018 10:00

SPORTS. Considérée comme la meilleure joueuse de volleyball canadienne de tous les temps, Guylaine Dumont a fait son entrée parmi les immortels du sport québécois. Elle a été intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec, le 25 septembre dernier.

«Je le vois comme l’œuvre de ma carrière. […] Ma cinquième position aux Olympiques [à Athènes en 2004], j’en suis fière, c’est un grand dépassement de moi-même, mais ce qui compte, c’est qu’ils ont regardé l’ensemble de ma carrière», a-t-elle lancée en entrevue téléphonique.

Le parcours sportif de Guylaine Dumont n’est pas un long fleuve tranquille. Marquée par la violence, il a fallu qu’elle se reconstruise plus d’une fois pour atteindre les plus hauts sommets. Depuis sa retraite définitive de la compétition, elle se sert de ce vécu pour aider les jeunes athlètes à se développer dans un environnement sain.

Mieux que personne, elle sait combien il est important d'évoluer dans un climat positif. Comme ambassadrice de l’esprit sportif, elle veut transmettre ses valeurs d’intégrité, de respect et de persévérance. Elle rappelle que le résultat n’est pas la finalité absolue et met l’accent sur le dépassement de soi.

«Mon message vient de mon histoire. En conférence, je présente toujours une biographie qui montre les difficultés que j’ai eues à surmonter et comment ça c’est bien terminé. Je leur parle des stratégies et des outils que j’ai intégrés et que je continue d’utiliser dans ma vie et avec les jeunes avec lesquels je travaille.»

Faire la différence

Depuis des années, Mme Dumont travaille à sensibiliser, les sportifs, les entraîneurs, les parents et les responsables de clubs à reconnaître les signes d'abus et à les dénoncer. Aujourd’hui, ces personnes ont accès à des ressources qu’elle n’avait pas à l’époque où elle était athlète.

C’est à partir de sa propre expérience qu’elle, Sylvain Croteau et Sylvie Parent ont créé Sport’Aide il y a plusieurs années. Se sont ajoutées, par la suite, la plateforme SportBienetre ainsi qu’une ligne d’écoute dédiée à tous les acteurs du milieu.

Malgré tout, il reste beaucoup de travail à faire, croit Mme Dumont. «Au nom de la force du mental, on dépasse bien des limites. Dans mes conférences, j’explique qu’il y a une différence entre intensité et abus. L’estime de soi d’un athlète va souvent déterminer sa confiance. […] S’il l’a dans les talons, comme je l’avais quand j’ai quitté l’équipe nationale, ça veut dire qu’il y a quelque chose qui ne marche pas. On ne peut pas mettre ça uniquement sur le dos de l’athlète.» Toutefois, ce n’est qu’un infime pourcentage des entraîneurs qui ont encore des comportements inappropriés, affirme-t-elle.

Guylaine Dumont rappelle que depuis qu’elle a pris sa retraite du sport, beaucoup de choses ont changé. Le mouvement #metoo a ouvert les esprits et elle croit que les gens sont maintenant prêts à en entendre parler. «Surtout, ils sont prêts à entendre parler des solutions qu’on a à amener.»

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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