vendredi 19 avril 2024
Votre Journal. Votre allié local.

Politique > Actualités

Laurent Lessard toujours à la défense de la gestion de l’offre

Les + lus

Laurent Lessard continue de défendre la gestion de l’offre. (Crédit photo : Archives)

30 janv. 2018 10:16

AGRICULTURE. La sixième ronde de négociations entourant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) s’est terminée le 28 janvier. Même s’il n’y a aucune avancée concrète en agriculture, le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard maintient la position qu’il défend. Il n’est pas question de laisser tomber la gestion de l’offre.

«La démarche, de notre compréhension, c’est que depuis Mexico, cela n’a pas beaucoup évolué. Les exigences américaines restent toujours les mêmes, soit de mettre fin à la gestion de l’offre. La position canadienne, qui inclut la celle du Québec, c’est que c’est tellement radical, que c’est un non catégorique», a rappelé Laurent Lessard.

Par contre, tout n’est pas au point mort. Il y a des avancées sur des détails plus techniques, a indiqué le ministre. Il parle, par exemple, de l’inspection ou des règles sanitaires. «Ce sont les points de vue politiques qui n’ont pas encore été abordés.»

Ce bras de fer donne l’occasion au gouvernement de faire valoir certaines réalités économiques. D’ailleurs, le Québec ne reste pas les bras croisés, des représentants de l'État québécois et des ministres sont proactifs entre les périodes de négociation. Ils vont à la rencontre des chambres de commerce, des entrepreneurs, des producteurs ou des décideurs américains.

La réalité

La disparition de la gestion de l’offre, comme le demandent les États-Unis, serait catastrophique pour les producteurs d’ici, rappelle Laurent Lessard. «À l’épicerie, il y aurait toujours du lait, des œufs et de la volaille, mais dans toutes les régions du Canada, il n’y aurait plus personne, ou à peu près, qui en produirait.»

Le principe de la gestion de l’offre assure un revenu stable aux producteurs canadiens et québécois. Les agriculteurs vont travailler uniquement pour combler les besoins de la population, pas plus, pas moins, a rappelé Laurent Lessard. «On produit seulement ce que l’on mange, sans débordement. Pour éviter que les Américains nous envahissent de leurs produits, on met de forts tarifs à l’entrée. En contrepartie, on ne leur enverra pas les nôtres.»

Un affaiblissement du principe de la gestion de l’offre serait catastrophique pour l’industrie, s’inquiète M. Lessard. «Si je laisse tomber l’un des piliers, c’est toute la filière qui s’effondre. C’est pour cette raison que nous sommes aussi tenaces.»

Il s’appuie sur une étude réalisée pour le compte de la Coop fédérée qui démontrait que l’abolition de la gestion de l’offre entraînerait la perte de 58 000 à 80 000 emplois. «Nous avons des fermes à dimensions familiales. Eux, tout est concentré dans une méga-industrie et ça crée une différence énorme dans les coûts de production. L’étude l’illustre bien. En raison de leur taille, ces fermes sont capables de faire le même kilo à presque un dollar de moins.»

Une septième ronde de négociations est prévue au Mexique, en février.

 

Les + lus