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Santé et sécurité au travail

Le Jour de deuil encore souligné

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Photo : Archives - Gilles Boutin

28 avr. 2024 07:59

En ce 28 avril, plusieurs organisations québécoises soulignent le Jour de deuil, une journée de commémoration internationale en mémoire des personnes blessées ou décédées à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle.

En 2023, la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a observé une baisse importante des lésions professionnelles en comparaison avec 2019, soit celle précédant la COVID-19. En effet, le nombre de lésions professionnelles, excluant celles attribuables à la COVID-19, a diminué de 11 % par rapport à celui prépandémique.

Plus précisément, l'an dernier, 84 984 personnes ont subi un accident du travail et 10 699 travailleurs ont contracté une maladie professionnelle. Cela représente respectivement une diminution de 9 695 et de 2 087 cas par rapport à 2019. Au total, 95 683 lésions professionnelles ont été recensées en 2023, une baisse considérable de 11 782 en comparaison avec 2019. Ces statistiques excluent les 18 662 lésions attribuables à la COVID-19 recensées en 2023.

En ce qui concerne les décès, 210 décès sont à déplorer au total en 2023, une augmentation de 20 décès par rapport à 2019, mais une baisse de 6 décès par rapport à 2022. Au cours de 2023, 73 personnes ont perdu la vie lors d'un accident du travail, une hausse de 4 décès par rapport à 2022. De plus, 137 personnes sont décédées des suites d'une maladie professionnelle, une baisse de 10 cas en comparaison avec l'année précédente.

Cette année, à l'occasion de ses activités de communication relatives au Jour de deuil, la CNESST a eu recours à la vidéo afin d'illustrer son message. Des publicités ont été diffusées sur les médias de masse, numériques et sociaux. La période de diffusion s'est étendue du 8 au 28 avril. De plus, pour l'occasion, les drapeaux du Québec à l'Assemblée nationale ainsi qu'au siège social de la CNESST seront mis en berne le jour même.

Pour mieux faire connaître cette journée importante, la CNESST invite d'ailleurs la population québécoise à consulter le jourdedeuil.com.

Hommage et inquiétude

En ce jour de deuil, le service en santé au travail de la direction de santé publique et le service de la prévention, santé et sécurité au travail du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) ont également commémoré ceux qui ont perdu la vie, ont été blessés, sont tombés malades ou ont vécu une tragédie en raison de leur travail.

L'établissement a rappelé que selon la CNESST, 10 travailleurs sont décédés suite à un accident du travail entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2022, dans Chaudière-Appalaches. De plus, 34 travailleurs ont succombé à une maladie professionnelle.

«Nous tenons également à renouveler notre engagement à améliorer et protéger la santé des travailleurs dans leurs milieux de travail tout en prévenant les blessures, les maladies et les décès évitables. La prévention doit guider toutes nos actions sur les lieux de travail. Chaque travailleur a droit à un environnement de travail sain et sécuritaire. Nous vous invitons à profiter de chaque occasion pour parler de santé et sécurité au travail avec vos collègues, partenaires ou collaborateurs. C’est ensemble que nous pouvons agir pour éliminer les risques menant à des décès et des lésions survenant dans l’exercice du travail au quotidien», a affirmé le CISSS-CA, par voie de communiqué.

Quant à lui, le syndicat CSD construction s'est dit consterné d'apprendre que le nombre de décès, accidents et maladies du travail dans l'industrie de la construction «ne s'améliore pas, année après année».  

En 2023, 68 travailleurs de la construction ont perdu la vie dans le cadre de leur emploi en 2023, contre 57 en 2022. Les décès dans la construction représentent 32 % du total des décès au travail en 2023, alors que les travailleurs de la construction représentent environ 5 % de la main-d'œuvre en emploi. 

Pour la CSD Construction, la prévention «est le nerf de la guerre». Le syndicat a rappelé qu'il réclame depuis des années la mise en place d'équipes volantes, «indépendantes des patrons», pour assurer une prévention plus efficace dans l'industrie de la construction.

«Nous avons encore une fois la preuve que les employeurs, qui sont responsables de la santé et la sécurité, ne protègent pas adéquatement les femmes et les hommes qui travaillent pour eux. Ça prend un coup de barre majeur en prévention, et nous ne croyons pas que la réforme en santé et en sécurité du travail menée par Jean Boulet est suffisante. Nous espérons que le lourd bilan de 2023 sensibilisera l'ensemble des partenaires de l'industrie à l'importance de la prévention», a conclu Carl Dufour, président de la CSD Construction.

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