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Règlement sur la piste de course : aussi bruyant que les camions d’Ottawa

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(Crédit photo : Archives)

08 févr. 2022 05:19

POLITIQUE. Le Regroupement des citoyens de Sainte-Croix contre le bruit excessif (RCSCCBE) dénonce l’adoption, le 7 février, du nouveau règlement encadrant l’exploitation des pistes de course à Sainte-Croix.

«Ce règlement est un net recul pour eux [les citoyens]. Plus rien n’empêche le circuit de tenir des activités aussi bruyantes que le convoi de camions à Ottawa, mais cela pratiquement tous les week-ends et pour des journées entières jusqu’à 22h00», a fait savoir le RCSCCBE par voie de communiqué.

Un camion en marche peut émettre plus de 80 voire plus de 85 décibels (dB) et un klaxon peut projeter jusqu’à 100 dB, soit près de seuils de risque et de danger pour l’oreille humaine. Des relevés sonométriques faits par le RCSCCBE indiquent des niveaux de bruit à proximité du circuit d’au moins 80 à 85 dB.

«C’est comme le supplice de la goutte. Une fois, deux fois, trois fois ce n’est pas si grave, mais tu en viens à te demander quel est le dernier soir où tu n’as pas eu de bruit.  […] La jouissance normale d’une propriété, on ne l’a pas. On sait qu’ils vont faire du bruit, mais concentré dans 2 mois d’été, ce n’est pas normal», a illustré un porte-parole du RCSCCBE, Guy Paquet. Ce dernier voyait dans le règlement adopté en septembre 2021 une plus grande clarté et une meilleure compréhension des demandes citoyennes.

«Le règlement de l’automne dernier n’était peut-être pas parfait, ce que dit le maire du nouveau règlement, mais il était d’une simplicité… Il y a une course ou il n’y a pas de course. Il n’y avait pas d’autres questions à se poser», a poursuivi M. Paquet.

Il déplore également qu’aucune mention ne soit faite du nombre de journées permises de bruit dans la nouvelle pièce réglementaire. «L’ancien règlement permettait théoriquement 44 jours de courses bruyantes, mais surtout, ce qu’on ne dit pas, 75 jours de tranquillité.»

Aussi, il trouve «frustrant» que le fardeau de la preuve incombe aux citoyens qui n’ont pas nécessairement le temps et les moyens de documenter les infractions au règlement municipal. «Nous n’avons pas de formation d’enquêteur», a-t-il rappelé.

Laisser une chance

Les citoyens laisseraient une chance aux gestionnaires de faire leurs preuves, s’ils n’avaient pas eu l’impression que leurs demandes, depuis 10 ans, ont été ignorées.

«[Leur] laisser une chance, oui, mais mettez un instrument de contrôle comme un sonomètre. On nous répond qu’il n’en est pas question. Comment voulez-vous qu’on prouve que c’est trop bruyant? […] On ne peut pas laisser de chance parce nous n’en avons pas. Elle n’est jamais de notre côté. Ils annulent nos plaintes et c’est à nous de prouver hors de tout doute», a-t-il analysé.

D’ailleurs, M. Paquet trouve dommage que les citoyens passent pour des «chialeux». Ces derniers sont conscients qu’une piste de course engendre des niveaux de bruit importants, mais indique que la situation a évolué au cours des 40 dernières années.

«Nous le savions avant [d’emménager], mais c’était raisonnable. On comprenait qu’il y avait des courses et que c’était normal qu’il y ait du bruit. Mais là, il n’y a pas de respect du règlement et la Ville ne l’applique pas.»

Guy Paquet confirme que le projet de recours collectif est toujours dans les cartons du RCSCCBE. S’ajoutera probablement dans le mois à venir une demande d’injonction contre le règlement.

 

 

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