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Isabelle Lecours fera sa part dans la lutte contre le racisme

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Les membres du Groupe d’action contre le racisme. (Crédit photo : Émilie Nadeau)

18 juin 2020 03:24

SOCIÉTÉ. Le 15 juin dernier, le gouvernement du Québec a confirmé la mise sur pied du Groupe d’action contre le racisme (GACR). Parmi les élus qui y siègeront, on retrouve (une députée de la Chaudière-Appalaches,) la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, pour qui la question a toujours été au cœur de ses priorités.

«Le racisme, c’est de l’ignorance. Ce que j’y vois, c’est la peur de l’inconnu. Quand on ne connaît pas, on a peur, on a des craintes», a-t-elle analysé.

Lorsque le premier ministre, François Legault, a évoqué la mise sur pied de ce groupe de travail, plusieurs députés ont levé la main pour y participer, Mme Lecours en tête. Depuis plusieurs années, son quotidien est marqué par des remarques ou des gestes à connotation raciste. Il faut dire qu'elle est la mère de deux enfants dont le père est d’origine vietnamienne.

«Pour moi, cela ne fait aucune différence [que leur père soit Vietnamien], mais je me suis aperçue, durant leur enfance, qu’ils se sont souvent faire dire qu’ils étaient différents des autres par les enfants à l’école. Quelques fois, c’était des gestes, des paroles blessantes», a-t-elle confié.

Voir ses enfants souffrir est toujours éprouvant pour le cœur d’une mère. La peine est partagée, elle ne compte pas les fois où ils se sont fait traiter de «p’tits Chinois», mais elle s’est systématiquement battue pour eux. «Lorsque j’habitais à Montréal, j’étais dans le stationnement de l’école et je tenais mes enfants par la main lorsqu’un enseignant est arrivé derrière moi et m’a dit : ‘‘Tiens, tu t’es acheté deux petits Chinois’’. C’est un commentaire tellement blessant. J’ai porté plainte», s’est-elle souvenue.

Quand elle a décidé de faire le saut en politique, elle s'était demandé ce qu’elle voulait changer dans la société. Le racisme en faisait partie. «C’est un bel héritage à laisser à mes enfants. Si on peut rendre le Québec un peu plus juste et égalitaire, ce sera un bel accomplissement.»

Isabelle Lecours indique que l’économie de la région compte sur l’apport de plusieurs travailleurs étrangers temporaires, des gens originaires d’Amérique Centrale, d’Amérique du Sud ou de l’Afrique du Nord. «Il y a peut-être des différences sur certaines coutumes ou de la religion, mais lorsqu’on apprend à les connaître, on réalise que nous sommes tous pareils.»

Rappelons que la MRC de Lotbinière, par le Carrefour emploi Lotbinière, a mis en place plusieurs programmes pour accueillir et faciliter l’intégration des immigrants dans la région.

Proactif

«Le mandat est clair, il [le premier ministre] veut qu’on lui revienne, d’ici cet automne, avec des recommandations. Il faut que ce soit quelque chose qui peut être mis en place rapidement. L’objectif n’est pas de faire une consultation très longue et d’attendre longtemps avant qu’il y ait des changements. M. Legault veut que ce soit rapide», a expliqué l’élue.

Le mandat du GARC est d’élaborer une série d’actions efficaces pour lutter contre le racisme dans tous les secteurs d’activité : sécurité publique, justice, milieu scolaire, logement, emploi, etc. Ces mesures devront tenir compte des réalités propres aux différentes minorités visibles et celles des communautés autochtones. Leurs travaux mèneront à des résultats concrets, a assuré Mme Lecours.

Si en santé et en éducation, tous ont droit aux mêmes services, Mme Lecours admet qu’il reste du travail à faire, entre autres, au niveau de l’emploi et du traitement des communautés culturelles par les services policiers.

«Nous aurons peut-être des surprises sur l’envergure de la tâche, mais nous avons tous ce sujet à cœur et nous voulons changer et améliorer les choses et nous aurons le courage de faire le travail.»

Le GARC est coprésidé par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, et la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Nadine Girault. Outre Isabelle Lecours, les deux ministres seront épaulés des députés Denis Lamothe, Ian Lafrenière et Christopher Skette ainsi que de la ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours.

 

 

 

 

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