À Montréal pour compléter ses études en danse, le jeune homme de 24 ans est revenu à Saint-Agapit pendant la pandémie. C’est là que le désir d’écrire, latent depuis plusieurs années, est remonté à la surface

«J’avais une pression intérieure pour sortir ce que j’avais à dire. En quelques jours, je me suis enfermé dans la nature et j’ai écrit pendant des heures, tous les jours. Peu de temps après avoir commencé, j’avais déjà mon matériel pour le livre. Il touche la naissance, l’arrivée au monde, la pleine prise de possession de ses capacités humaines. Pour moi, c’est dur à prendre conscience que je suis un humain; de comprendre et d’accepter que j’aie des capacités et des lacunes. C’est un peu comme la mise à terre de ma vérité, c’est moi sans artifices.»

Même si au départ, il s’agit d’une œuvre personnelle, M. Abat-Roy indique qu’elle peut être comprise par tous. Chaque lecteur pourra s’y retrouver. «Le produit final, c’est le bon dosage entre qui je suis, sans me changer, mais qui est accessible par les mots et le quotidien. On n’a pas besoin d’avoir un dictionnaire à côté pour comprendre, mais il y a des parties qui raisonneront peut-être plus pour d’autres.»

Le recueil se lit dans l’ordre ou dans le désordre. Même s’il est structuré selon un certain fil conducteur, le lecteur peut choisir de le lire différemment et de façonner sa propre trame narrative.

«Je l’ai construit pour qu’il puisse se lire du début à la fin pour qu’on ait le sentiment d’avoir traversé quelque chose avec le livre. Après ça, certains vont peut-être vouloir le lire au hasard de leurs intuitions. […] Le lecteur peut créer ses propres échos entre les poèmes», a-t-il indiqué.

Par ailleurs, il espère que les lecteurs se retrouveront dans certains poèmes précis. «Dans les 81 pages, s’il y a un poème qui a parlé à quelqu’un, je serai content et touché. Je vais me dire : mission accomplie.»

L’art dans la peau

Depuis qu’il est tout jeune, André Abat-Roy est entouré par les arts. D’abord initié au piano par sa grand-mère, il a poursuivi son cheminement pendant des années. Au cégep, c’est finalement l’appel de la danse qui l’a emporté. L’écriture a aussi toujours fait partie prenante de sa vie et c’est la pandémie qui est devenue le catalyseur de ce désir de s’exprimer par les mots.