«Le 12 mars, j’avais trois chansons d’écrites et au début du mois d’avril, j’en avais 11 et un album. […] En tombant en confinement, c’est comme si tout ce que je retenais est sorti d’un coup. Toutes les chansons… Je pense que j’en ai écrit quatre en quatre jours», a-t-elle expliqué au cours d’un entretien téléphonique.
Déjà, depuis quelque temps, l’artiste souhaitait consacrer du temps exclusivement à l’écriture. Ce temps d’arrêt lui a permis de se recentrer uniquement sur sa musique. «Je n’avais rien d’autre à penser. Ça m’a aidé et montré que c’était important de prendre des moments pour écrire.»
Ce deuxième opus s’inscrira dans la continuité de Comme June aime Johnny, mais ira encore plus loin dans la facture musicale souligne-t-elle, sans trop vouloir en dévoiler. C’est le chanteur et compositeur français, Daran, avec qui elle travaille depuis 2016, qui signe de nouveau la réalisation de l’album.
Lui en France, elle au Québec, l’enregistrement a présenté plusieurs défis et nécessité une bonne dose de créativité, a-t-elle poursuivi.
«J’ai enregistré voix et guitare sur un téléphone et je lui ai envoyé. Il a commencé à travailler les arrangements. Ensuite, j’ai enregistré toutes mes voix dans ma garde-robe. On a installé un micro, branché un logiciel et je lui ai envoyé tout ça.
C’est comme ça que l’album s’est construit, c’est vraiment un album de confinement. Je n’ai pas encore entendu la version finale, mais je suis fière du travail accompli.»
Un premier extrait sera lancé en septembre et donnera un bon aperçu de l’album à venir.
Période d’incertitude
Au moment où le Québec a été mis en confinement, Alicia Deschênes complétait une tournée de spectacles. Le tout s’est arrêté abruptement. Elle ne s’y attendait pas. «Ça m’a donné un coup», a-t-elle avoué.
Aujourd’hui, même s’il est de nouveau permis d’organiser des spectacles, il lui reste encore beaucoup de questions et d’inquiétude en tête. Les tournées de plusieurs artistes connus ont été remises. Dans ce contexte, elle se demande quelle sera la place des artistes émergents dans les salles.
Malgré tout, elle reste optimiste et saisit chacune des occasions qui se présentent à elle. Ainsi, elle a pu se produire à Saint-Venant-de-Paquette (en Estrie) tout récemment et à La Source de la Martinière, en juillet.
«Il y avait environ 30 personnes dans une salle qui peut en accueillir 50. C’était un spectacle solo. Ça m’a fait du bien de remonter sur scène, de revoir les gens, de jouer devant du vrai monde […] d’avoir de vrais applaudissements et de vraies réactions.»
Un bel élan
Comme June aime Johnny a ouvert plusieurs portes à Alicia Deschênes et l’a menée, entre autres, aux Francopholies de Montréal. L’accueil chaleureux qu’il a reçu dans les médias et le public depuis son lancement début 2019 a permis à la jeune femme de prendre confiance en elle et en ses créations.
«La musique a une place tellement importante dans ma vie. Si ma musique peut avoir une certaine importance dans la vie des gens comme elle a eu une importance sur la mienne, cela me touche beaucoup», a-t-elle confié ajoutant que chaque fois que quelqu’un lui mentionnait que sa musique faisait une différence elle était beaucoup touchée.