L’initiatrice du projet de Laurier-Station, Christine Desmarais, a grandi à l’époque où le réseau Parents-Secours était beaucoup plus actif au Québec. Donc, elle avait un intérêt pour s’impliquer dans le mouvement. Cependant, les circonstances et les obligations familiales ont fait que le projet est tombé dans l’oubli.

L’ancienne résidente de Saint-Agapit avait déjà emménagé à Laurier-Station lorsqu’elle a entendu parler, en 2019, du comité Parents-Secours de Saint-Agapit. «J’ai communiqué avec la responsable et elle m’a dit que puisque j’habitais à Laurier-Station, il fallait que je lance moi-même un comité. Je ne connaissais personne, je venais de déménager et c’est finalement retombé dans l’oubli.» 

Une série d’incidents survenus en quelques mois l’ont poussée à le remettre sur les rails. «J’ai parlé avec quelqu’un que j’ai connu. Elle était partante et a trouvé une autre personne [prête à s’impliquer]. On a commencé au début de 2020, ça allait bien. Cependant, la pandémie nous a forcées à arrêter. Un soir de septembre, mes garçons sont arrivés à la maison, un peu inquiets, avec un autre enfant en raison de la présence d’une voiture qu’ils trouvaient louche. […] Il y a eu quelques incidents comme ça, les enfants avaient peur de sortir. C’est là que je me suis dit qu’il fallait concrétiser le projet.»

À l’ère des téléphones portables, est-ce que Parents-Secours est toujours pertinent ? Christine Desmarais croit que oui. L’affiche si caractéristique représente quelque chose de «réconfortant» et de rassurant pour les personnes plus vulnérables. «L’enfant ou la personne âgée qui en aurait besoin sait qu’elle peut aller cogner pour demander de l’aide si l’affiche est dans la fenêtre.» 

L’une des prochaines étapes sera de faire de la sensibilisation auprès des enfants de l’École de la Source, mais aussi des aînés qui habitent dans les résidences de la municipalité.

Malgré les contraintes imposées par la crise sanitaire, Mme Desmarais espère que Parents-Secours Laurier-Station comptera sur le soutien de 30 foyers-refuges d’ici la fin de 2021. 

Les intéressés doivent passer par un processus de sélection qui commence par une première rencontre virtuelle avec le comité pour mesurer l’intérêt. Il est suivi d’une enquête sociale et de la vérification des antécédents judiciaires. Enfin, s’ils sont sélectionnés, ils recevront leur affiche ainsi que les consignes qui y sont attachées. 

«C’est une responsabilité de mettre ça dans sa fenêtre. […] Il faut être présent et disponible. Tu ne la mets pas quand tu n’es pas là, quand tu vas te coucher, quand ça ne te tente pas. […] Si quelqu’un en détresse cogne à la porte et qu’il n’a pas de réponse, l’enfant ou  l’aîné qui est convaincu qu’il va avoir une réponse et qu’on n’ouvre pas,  [...] le lien de confiance est brisé.»

Au Québec, Parents-Secours existe depuis 1976. Il offre un réseau de foyers-refuges où les enfants et les aînés (depuis 1992) en difficulté lorsqu’ils circulent dans les rues peuvent obtenir une aide immédiate. Un foyer-refuge est identifié par une affiche rouge et blanche représentant un enfant tenant la main d’un adulte.