vendredi 19 avril 2024
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Nouvelles restrictions au secondaire : un «sacrifice générationnel» selon les pédiatres

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(Crédit photo : Archives)

06 oct. 2020 09:33

SOCIÉTÉ. Afin de freiner la propagation de la COVID-19, le gouvernement du Québec a annoncé une série de nouvelles contraintes et restrictions le 5 octobre dernier. Ces nouvelles règles touchent principalement les jeunes du secondaire et elles inquiètent l’Association des pédiatres du Québec qui craint un «sacrifice générationnel».

Les pédiatres croient qu’en imposant le port du masque en classe et en retirant aux jeunes la possibilité de faire du sport, c’est leur équilibre physique et mental qui sera affecté, sans qu’il y ait d’impact significatif sur la transmission du virus.

«En resserrant les mesures sans tenir compte de la nature profonde de l’adolescence, nous contribuerons assurément à une quatrième vague bien plus dévastatrice, déjà amorcée : décrochage, dépressions, toxicomanie, cyberdépendance, troubles alimentaires, peurs incontrôlables, distorsions de la pensée. On pourra alors parler de sacrifice générationnel, nous nous projetons déjà à l’enseigner», ont-ils lancé.

Le document est notamment signé par Marie-Claude Roy, pédiatre au CHU Sherbrooke et membre du conseil d’administration de l’Association, Jean-François Chicoine, pédiatre au CHU Sainte-Justine, et Marc Lebel, pédiatre-infectiologue au CHU Sainte-Justine et président de l’Association.

Les spécialistes rappellent le côté rebelle, le désir de liberté et le sentiment d’invincibilité qui animent les adolescents et trouvent «facile» d’associer le début de la seconde vague à la rentrée scolaire alors que c’est plutôt le comportement du virus qui est problématique.

Ces derniers ajoutent que les mesures mises en place à la rentrée fonctionnent et ont réussi, dans bien des cas, à limiter les éclosions aux bulles-classe. Elles relèvent davantage, ont-ils spécifié, de la transmission communautaire, dont personne n’est exclu.

«Vous avez pris la décision de mieux encadrer ces adolescents récalcitrants. Faute d’amener la population adulte à un comportement prudent, pourquoi ne pas donner l’exemple autoritariste avec les enfants ? Auprès de jeunes qui ne sont pas malades de la COVID, rappelons-le encore une fois ! D’autant que ces mesures mises en place pour 28 jours, nous savons tous qu’elles pourraient s’étendre sur des mois, voire des années. Mais il y a des limites de durée, individuelles à l’adaptation, surtout dans des contextes de vulnérabilité», ont-ils plaidé.

Parallèlement, les médecins se disent conscients de la «désinvolture» de plusieurs d’entre eux, mais se demandent si c’est vraiment entre les murs de l’école «gentiment assis à leur bureau, que les jeunes contractent le virus ? Le port du masque en classe changera-t-il réellement la donne ? Est-ce en jouant un match de volleyball que la transmission est à son maximum ? Ou n’est-ce pas plutôt dans le party d’après-match ? La contamination se déroule à l’extérieur des murs d’écoles et entre amis où les principes de distanciation sociale et le port de masque sont abandonnés», ont-ils poursuivi.

Et ce n’est que dans plusieurs années, croient-ils, que les impacts des choix faits aujourd’hui seront réellement visibles.

 

 

 

 

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