ENVIRONNEMENT. Si tout se passe comme prévu, les citoyens de Saint-Antoine-de-Tilly pourraient voir finalement s’achever la saga entourant l’eau potable et le traitement des eaux usées d’ici la fin de la décennie. Dans le cadre de l’initiative Octobre on jase, le conseil municipal a fait le point avec la population le 26 octobre dernier.
La présentation a permis de faire un rappel des démarches faites dans le dossier de l’eau potable. Soulignons que Saint-Antoine-de-Tilly a déjà identifié la source qui alimentera le futur puits. Les projets pour l’eau potable et le traitement des eaux usées ont déjà été acceptés par le Programme d’infrastructure municipale d’eau (PRIMEAU) qui subventionnera de 50 % à 80 % des coûts des travaux, qui avaient été évalués à 23 M$ en 2015.
Par ailleurs, le dossier ne devrait plus prendre de retard. En janvier 2022, à la demande du conseil municipal, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) a pris le mandat de l’accompagner dans ses démarches.
«Notre rôle, c’est de faire le suivi des mandats en cours, parler avec les divers intervenants, firmes d’ingénierie, les ministères, préparer les documents d’appels d’offres et offrir une contre-expertise», a expliqué l’ingénieur de la FQM porteur du dossier de Saint-Antoine, Yannick Castel Girard.
Loin de la coupe aux lèvres
Selon des prévisions optimistes de M. Castel Girard, les travaux pourraient commencer en 2025. Cependant, tout dépend de plusieurs facteurs.
Le terrain sur lequel se trouve la source n’appartient pas à la Municipalité. Avant tout, elle doit, soit l’acquérir, soit s’entendre avec les propriétaires. Ce qui est loin d’être fait. Ces derniers n’ont pas manqué de le rappeler au conseil municipal pendant la rencontre.
Une fois que la Municipalité se sera entendu avec les propriétaires, il y aura des démarches à faire auprès de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) puisque la source est en zone agricole. Cela peut prendre plusieurs mois.
Parallèlement, il y aura la réalisation d’une étude préliminaire pour déterminer ce qu’il y a à faire pour les eaux usées. Les appels d’offres seront lancés après avoir obtenu les autorisations au niveau des débits et charges (débit d’eau et polluants présents dans l’eau). Si le site identifié se trouve en territoire agricole, il y aura une demande qui sera déposée à la CPTAQ et s’il n’appartient pas à la municipalité, il y aura des démarches d’acquisitions à faire. Enfin, il y aura la conception détaillée et la réalisation des plans et devis pour les deux projets avant de lancer les appels d’offres pour la construction.
Est-ce que la municipalité pourrait avancer la réalisation d’un projet ? La réponse du conseil municipal et de M. Castel Girard est non. Les deux doivent être réalisés ensemble puisque la demande de subvention a été faite de façon conjointe. De plus, cette stratégie est adoptée pour éviter de rouvrir les routes deux fois et ne pas engendrer de coûts supplémentaires.
Des travaux nécessaires
Actuellement, le réseau municipal a atteint sa capacité maximale. Rappelons que les réserves d’eau tombent à des niveaux très faibles en été. Conséquemment, la municipalité doit acheter de l’eau pour subvenir à ses besoins tout en demandant aux citoyens de limiter leur consommation.
Ainsi, le raccordement d’un troisième puits permettra de faire passer la capacité quotidienne de 440 m3 d’eau à 1 419 m3. Un bâtiment neuf sera aménagé près du réservoir actuel pour faciliter le traitement de cette eau.
Parallèlement, la Municipalité doit aussi construire une ou deux usines de traitement des eaux usées pour se conformer au Règlement sur les ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées (ROMAEU). Actuellement, ces eaux sont rejetées dans le fleuve.