ENVIRONNEMENT. L’Association pétrolière et gazière du Québec (L’APGQ) maintient qu’une forte proportion de la population québécoise donne son appui au développement des projets liés au gaz naturel. L’organisme a réagi, le 26 juin dernier, à la sortie des résultats d’une enquête menée par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO). L’exercice montrait que 65 % des Québécois se disent contre l’exploration du gaz de schiste.
«L’APGQ rappelle plutôt que le dernier sondage IPSOS indique qu’une forte majorité de Québécois appuient ces projets. L’APGQ a déjà pris note qu’un groupe d’opposants fait campagne contre le gaz naturel. Il ne faudrait tout de même pas que ce groupe croie que toute la population partage sa position simplement parce que la majorité silencieuse ne se fait pas entendre», a fait savoir l’Association dans un communiqué.
«C’est normal qu’il y ait des craintes dans la population et qu’elle soulève certains enjeux. Notre travail, c’est d’y répondre dans la mesure du possible avec l’information que nous possédons», a indiqué, à l’occasion d’un entretien, le porte-parole de l’APGQ, Éric Tétrault. Sur la question de l’acceptabilité sociale, il est clair : les communautés qui ne consentiront pas à ces projets n’en auront pas et la décision devrait revenir à chaque municipalité.
Toujours en rappelant les résultats du sondage IPSOS, l’APGQ mentionne que les gens sont nombreux à vouloir accueillir un projet pilote à caractère scientifique. «Nous allons inviter la communauté scientifique à se joindre à nous. Nous voulons publier régulièrement certains indicateurs de rendement scientifique, combien d’eau a été utilisée et recyclée, comment va le projet, etc.», a ajouté M. Tétrault, précisant que les universités québécoises seraient interpellées.
Du même souffle, il explique qu’il souhaite voir le Québec développer une expertise en la matière afin d’avoir «le projet le plus propre au monde. On pourrait faire une première mondiale au Québec. Quand ? Je ne pourrais pas le dire, mais cela ne se fera pas en 2018, nous ne sommes pas prêts.»
Changements en cours
L’industrie profite actuellement des interdictions de forer imposées par le gouvernement pour affiner la recherche et le développement.
Les procédés d’extraction ont toujours été au cœur des débats. Éric Tétrault rappelle que depuis les 10 dernières années, l’industrie est retournée à la table à dessin. Le résultat : la fracturation verticale, qui traversait les sources d’eau potable serait remplacée par la fracturation horizontale qui les contourneraient. «Si ce n’est pas ce type de fracturation [horizontale], on ne le fera pas. En plus, cela limiterait le nombre de têtes de puits.»
Ces nouveaux procédés, a-t-il ajouté, demanderaient peu ou pas d’eau. Actuellement, les fluides de fracturations sont composés d’eau et d’un mélange d’additifs qui augmente la pression de l’eau. Ce fluide n’est pas biodégradable. «On regarde la possibilité d’avoir des additifs naturels ce qui ferait que 100 % du liquide pourrait se diffuser dans la nature. Il est totalement faux de prétendre qu’ils vont migrer sur deux kilomètres dans les sources d’eau potable.»
La clé reste la communication et l’échange d’information entre l’industrie, la population et les intervenants locaux. «L’APGQ va communiquer ouvertement pour que les gens sachent où l’on va comme industrie», a déclaré Éric Tétrault. L’Association sollicitera des rencontres pour renseigner les communautés. En fin de compte, une fois qu’elles auront les informations en main, ce sera à ces communautés de décider.