jeudi 18 avril 2024
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Services en ligne : une partie de la population laissée pour compte

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(Crédit photo : Courtoisie)

21 déc. 2020 09:11

SOCIÉTÉ. Depuis le mois de mars, les gouvernements, plusieurs entreprises et institutions financières ont mis en place des services en ligne afin d’éviter les contacts qui pourraient contribuer à la propagation de la COVID-19. Cependant, aussi utiles soient-ils, ils contribuent à isoler une partie plus vulnérable de la population.

D’après l’organisme en alphabétisation ABC Lotbinière, les «analphabètes technologiques» doivent composer avec des difficultés d’accès aux nouvelles technologies, à une connexion Internet fiable et rapide ainsi qu’à l’informatisation des services. ABC Lotbinière souhaite sensibiliser la population face à ce fossé technologique et l’impact qu’il peut avoir dans la vie de ces personnes, souvent plus âgées.

«Le problème, c’est l’écart entre leurs connaissances et les connaissances technologiques requises pour être fonctionnel dans la société. Avec la pandémie, ces personnes se sont rendu compte que ce sont des compétences vraiment essentielles. […] Autant les entreprises que les institutions prennent pour acquis que ça va bien aller, qu’ils vont réussir à le faire, mais au contraire, cela les met dans une situation de vulnérabilité plus importante encore», a déploré le directeur d’ABC Lotbinière, Xavier Beaupré.

Malgré les efforts faits par l’organisation pour se procurer des tablettes et offrir des formations à distance à ceux qui en ont besoin, l’accès à une connexion Internet fiable devient un enjeu tout aussi important. «Le défi est d’amener ces personnes à utiliser les outils qu’on leur offre gratuitement sous forme de prêt. Cependant, ceux qui n’ont pas d’accès Internet à la maison, je ne peux pas leur offrir.»

Les organismes communautaires peuvent déposer des demandes d’aide à des institutions financières ou à des programmes gouvernementaux. Cependant, le temps requis pour s’acquitter de toutes les formalités administratives s’ajoutent aux tâches déjà importantes que les employés des organismes doivent faire quotidiennement.

Politique désuète

Les organismes en alphabétisation comme ABC Lotbinière veulent offrir une qualité d’éducation et une chance d’apprendre adaptée à des besoins spécifiques à une clientèle en difficulté d’apprentissage. Xavier Beaupré estime qu’ils sont un peu «laissés pour compte».

Leur clientèle est formée de personnes qui traditionnellement ont des difficultés en lecture et en écriture et maintenant de celles qui ont des difficultés à communiquer en utilisant les technologies. «Ce n’est pas dans le Plan d’action et ça retombe chez nous.»

Le Plan d’action en matière d’éducation des adultes et de formation continue du gouvernement du Québec a été déposé en 2002. Depuis, il n’a pas été mis à jour, un non-sens d’après M. Beaupré puisque le contexte technologique a grandement évolué en 18 ans.

En 2002, on retrouvait des guichets automatiques partout, en 2020, ce n’est plus le cas. Plusieurs institutions financières fonctionnent maintenant avec des services en ligne et ont réduit le nombre de guichets sur le terrain, illustre-t-il. «Les besoins du milieu ne sont pas représentés par les orientations du gouvernement et ça se ressent. Ça fait en sorte que l’on n’avance pas.»

 

 

 

 

 

 

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