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ÉDUCATION. Le nombre croissant de jeunes qui s’ajoutent dans les rangs du marché du travail, notamment ceux âgés de 13 à 15 ans, préoccupe de plus en plus les Partenaires pour la réussite éducative en Chaudière-Appalaches (PRECA). À l’aube de la semaine de la persévérance scolaire, l’organisation tire la sonnette d’alarme afin de s’attarder aux impacts d’une mauvaise conciliation travail-études.

À lire aussi: Conciliation travail-études : jeunes et employeurs sensibilisés

Selon les plus récentes données disponibles, en 2016, 71 % des élèves du secondaire en Chaudière-Appalaches occupaient un emploi à temps partiel. Au Québec, ce taux était de 53 %. Aujourd’hui, il est vraisemblablement plus élevé, estime le PRECA.

Toutefois, ce n’est pas la seule donnée à considérer. «Des études scientifiques ont démontré qu’il n’y a pas de différence entre les résultats scolaires et la réussite d’un jeune qui travaille par rapport à un autre qui ne travaille pas. L’enjeu, c’est un jeune qui travaille trop», a expliqué la directrice générale des PRECA, Ariane Cyr. Et ces jeunes, ils sont de plus en plus nombreux, travaillent plus longtemps avec un plus grand nombre d’heures hebdomadaires.

Ariane Cyr ajoute qu’il est rare qu’il y ait un retour en arrière chez ces jeunes. Celui qui travaille 15 heures par semaine à 14 ans en fera probablement plus à 17 ans.

Travail des enfants

La pandémie de COVID-19 a accéléré l’entrée d’une nouvelle catégorie de travailleurs sur le marché du travail.

Les enfants de 13 à 15 ans, voire un peu plus jeune dans certains cas, sont de plus en plus nombreux à occuper un emploi. Les effets sur leur réussite scolaire ne sont pas documentés, car les études scientifiques ont été réalisées avec des jeunes de 16 ans et plus. «On navigue à l’aveugle. On ne peut pas utiliser les mêmes données parce qu’elles ne les concernent pas», déplore Ariane Cyr.

Puisque le phénomène est relativement récent, il faut garder en tête ce manque d’information et demeurer vigilant, précise-t-elle.

Multifactoriel

Bien sûr, la pénurie de main-d’œuvre n’est pas étrangère à l’augmentation des jeunes travailleurs sur le marché du travail. Avec un taux de chômage de 1,9 % en décembre, en Chaudière-Appalaches, il est tentant pour les employeurs de faire appel aux plus jeunes.

Même si la dynamique économique de la région favorise le phénomène, il n’est pas le facteur en cause, soutien Ariane Cyr. Entre autres choses, les jeunes souhaitent travailler pour s’acheter ce dont ils ont envie. Il y en a qui sont un support économique à leur famille. Enfin, il y a aussi toute la question des valeurs familiales qui entrent dans la balance.

De leur côté, les employeurs sont conscients qu’ils ont un rôle à jouer. Certains ont déjà de bonnes pratiques en la matière, mais d’autres ont besoin d’accompagnement.

«Il est nécessaire que les employeurs soient sensibilisés à la situation. Il est de notre devoir collectif d’assurer à nos jeunes des emplois qui leur permettent de poursuivre leurs études. Assurer la persévérance scolaire de nos jeunes, c’est un travail d’équipe dont font partie les gens d’affaires», a, pour sa part, affirmé la vice-présidente exécutive et directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis, Marie-Josée Morency.

Ariane Cyr ajoute que cette conciliation études-travail n’est pas seulement la responsabilité des employeurs. Les jeunes, leurs parents ainsi que le milieu scolaire doivent aussi mettre la main à la pâte.

Persévérance scolaire

Malgré les préoccupations, il n’est pas nécessaire d’interdire toute forme de travail chez les adolescents et les jeunes adultes, croit le PRECA. Le cas par cas en fonction de l’âge, du parcours scolaire, de la motivation et de la situation de chacun doit primer.

Par ailleurs, la communauté et les acteurs du milieu éducatif ainsi que celui de l’emploi se mobilisent afin de trouver des façons de faire la promotion de la persévérance scolaire.

Notons que la semaine de la persévérance scolaire aura lieu du 13 au 17 février.

 

 

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