Dans la publication de Jennifer Caron, on peut lire : «Dans les dernières semaines, les faits sont que les éducatrices sont dans l’obligation de fournir de la nourriture de leur poche aux enfants, car le propriétaire ne paie pas les factures du traiteur; le propriétaire ne paie pas plusieurs fournisseurs reliés à la garderie, pour couronner le tout, les éducatrices n’ont pas reçu leur salaire ce matin.»
Effectivement, Jennifer Caron a confirmé que des dettes d’environ 15 000 $ auprès du traiteur devant s’occuper de fournir la nourriture aux enfants ont créé un bris de service. Les parents et les éducatrices se sont donc mis ensemble pour fournir la nourriture aux enfants.
«On a un comité de parents qui fait des activités de financement pour être capable d’en offrir plus lors des fêtes comme Halloween ou Noël. On avait environ 1400 $ dans ce fond-là, qui est indépendant de la garderie. On a dû prendre ce montant-là pour commander de la pizza et des collations pour les enfants, puisqu’il n’y avait pas de traiteur», explique-t-elle.
Ce matin, la garderie avait rouvert ses portes pour accueillir les 64 enfants qui la composent. Si le propriétaire a confirmé avoir réussi à payer ses employés jeudi à la suite de discussions avec la banque, les éducatrices n’ont pas pu confirmer quelconque information, puisque leur syndicat leur a donné le mot d’ordre de ne pas s’adresser aux médias pour l’instant.
Le point de vue du propriétaire
En entrevue avec le Journal, le propriétaire de la garderie, Ying Yuan Tan, qui se fait appeler Monsieur Tim, a confirmé que les éducatrices n’avaient pas été payées en raison d’un problème avec la banque. Il mentionne toutefois que les salaires seront versés et que les factures de tous les fournisseurs seront payées.
«Aujourd’hui, elles seront payées, a-t-il indiqué jeudi. Il y a eu un problème avec la banque, parce que le ministère de la Famille paie encore pour des factures de 2024-2025, mais c’est fixé avec la banque et elles seront payées aujourd’hui, comme la Loi l'indique.»
En réponse à cette affirmation, une porte-parole du ministère de la Famille a précisé qu’une garderie, même si elle est subventionnée, demeure une entreprise à part entière qui est responsable du paiement de ses employés.
«Concernant les allégations sur la paie des employées, mentionnons que les garderies sont des entités autonomes, le Ministère n’est pas l’employeur et ne peut s’immiscer dans la gestion des ressources humaines. En tant qu’employeur, la garderie doit notamment respecter le Code du Travail et la Loi sur les normes du travail», répond la porte-parole du ministère de la Famille.
En entrevue, Monsieur Tim a également mentionné que son avocat avait été contacté et qu’il dénouerait la situation avec le syndicat des éducatrices, puisqu’il qualifie leur absence au travail d’illégale.
La réponse du ministère de la Famille
Comme plusieurs plaintes ont été déposées au ministère de la Famille concernant la situation problématique à la garderie, celui-ci a affirmé prendre la situation au sérieux.
«Nous prenons au sérieux les préoccupations exprimées par les parents. Si les faits rapportés se confirment, ils sont inacceptables. En cas de fermeture définitive, les garderies doivent donner un préavis de 90 jours aux parents. Le ministère a déjà amorcé les vérifications nécessaires concernant cette garderie privée subventionnée, et nous mettons tout en œuvre pour intervenir rapidement et de manière appropriée. Notre priorité demeure d’assurer la sécurité et le bien-être des enfants», soutient la porte-parole du ministère de la Famille.