Mon père, Jean Garneau est issu d’une famille d’entrepreneurs funéraires de Trois-Rivières, en Mauricie. Son grand-père, mon arrière-grand-père, était thanatopracteur, et son père a par la suite pris la succession avec ses trois frères de la maison funéraire. En 1967, voyant que le jeune Jean n’était pas très attiré par l’école, on me raconte qu’il était un peu rebelle, mon grand-père décida de l’envoyer faire son stage avec Claude Marcoux, propriétaire du salon funéraire du même nom à Saint-Romuald, sur la Rive-Sud de Québec. Ceci dans le but que ce dernier lui apprenne tous les rudiments du métier, pendant une période d’un mois.

Des débuts modestes
Une formation qui devait donc être temporaire, mais pour laquelle le nouvel employé a démontré beaucoup d’intérêt et d’aptitudes. Les jours, puis les mois passants, mon père est demeuré en poste, travaillant avec rigueur afin de recevoir sa licence de thanatopracteur. 

Le 1er juillet 1980, il fait l’acquisition de sa toute première résidence funéraire en achetant, justement, le funérarium Claude Marcoux, situé à Saint-Romuald (maintenant Lévis). Il raconte qu’il avait été à la Caisse Pop du coin et qu’il avait reçu un prêt de 150 000$ à 21% d’intérêt, oui oui, 21 %. 

En ces débuts d’entrepreneuriat, la situation financière de l’entreprise était alors plutôt précaire, mais mon papa avait du cœur au ventre et son métier le passionnait. « Je n’avais pas les moyens de payer du personnel, alors pendant 10 ans, sept jours sur sept, je faisais tout, tout, tout », raconte-t-il. Il s’agissait alors d’une entreprise moyenne. Un peu comme la série 6 pieds sous terre, le salon funéraire, tout comme le laboratoire, se trouvait dans notre maison et ma mère s’occupait de la partie comptabilité.