Lorsque les deux filles d’Alain Simard ont reçu des diagnostiques de diabète de type un, il a souhaité trouver une solution pour que celles-ci ne voient pas leur espérance de vie diminuée. Il n’a trouvé aucune application qui lui convenait pour regrouper leur journal alimentaire, reconnaître la quantité de glucides dans les aliments et obtenir des conseils virtuellement.
C’est pour cette raison qu’il a contacté son collègue Alexandre Landry et qu’ils ont mis sur pied l’application PetitCactus. Celle-ci a été conçue pour simplifier la vie des personnes atteintes du diabète de type un et deux. C’est finalement une opportunité en or qui a permis aux deux entrepreneurs d’amener le projet plus loin.
«On a pu travailler avec l’Université McGill dans le cadre d’un projet de recherche sur l’évaluation des technologies et leurs effets sur la gestion du diabète, explique Alexandre Landry. L’étude est toujours en cours, parce que c’est un projet de codéveloppement avec eux. On est présentement dans la phase d’évaluation pour voir si le produit convient bien aux gens dans l’étude clinique.»
Si elle se différencie par sa capacité à gérer la glycémie en prenant en considération la nutrition, le calcul de bolus et l’intégration avec la plateforme DexCom, les créateurs de l’application PetitCactus souhaitent également travailler directement avec les professionnels de la santé.
«On est en train de développer une plateforme pour que les cliniciens, les infirmières et les médecins aient accès à tous ces outils. On travaille actuellement pour obtenir nos certifications pour pouvoir s’interfacer avec le domaine de la santé.»
Projet révolutionnaire
Dans le but de se différencier de la compétition, les entrepreneurs lévisiens collaborent aussi avec l’Université Laval sur un projet qui permettrait d’utiliser l’intelligence artificielle afin de prédire la glycémie.
«C’est quelque chose qui n’a été fait nulle part ailleurs dans le monde, puisque c’est extrêmement complexe. Il y a plusieurs facteurs qui affectent la glycémie, comme l’alimentation, l’activité physique, des facteurs psychologiques ou encore les menstruations chez les femmes. Avec nos données et l’algorithme sur lequel travaille l’Université Laval, on pourrait potentiellement prédire et alerter un utilisateur 30 minutes à l’avance, ce qui lui laisserait le temps de prendre des mesures correctives pour éviter une hyperglycémie ou une hypoglycémie», précise Alexandre Landry.
L’équipe espère pouvoir ajouter cette fonctionnalité à l’application d’ici un à deux ans, mais ne s’avance pas sur une date exacte, puisqu’elle veut faire preuve de prudence en travaillant sur la santé des gens.
Le passage devant les dragons
Bien que l’application n’ait pas réussi à attirer une offre des investisseurs de l’émission Dans l’œil du dragon, l’équipe considère que l’expérience a été enrichissante.
«On ne voit qu’un court extrait de notre passage, mais on a eu la chance d’être devant cinq personnes d’expérience pendant presque 45 minutes, indique Alexandre Landry. Ils nous ont donné de bons conseils sur les besoins de financement, sur l’interface de l’application et sur les prochaines étapes à accomplir pour atteindre un prochain niveau.»
Pour la suite, les entrepreneurs ont obtenu du financement auprès d’investisseurs privés et continuent le développement de l’application. Dès l’année prochaine, les Lévisiens tenteront de s’établir en Europe, puisqu’ils ont reçu de l’intérêt de la part de grands joueurs du domaine, notamment des chercheurs italiens.
«D’ici là, on continue d’attaquer le marché du Québec et du Canada pour changer le plus possible la vie des gens atteints du diabète», conclut Alexandre Landry.