Par Érick Deschênes
À la surprise de plusieurs amateurs et experts du baseball majeur, les Blue Jays de Toronto sont en train de me faire mentir. La troupe de la Ville-Reine n’est qu’à une victoire de décrocher les grands honneurs de la Série mondiale, 32 ans après le dernier triomphe des Jays.
Bourré de vedettes grâce à la masse salariale la plus imposante de la MLB, l’alignement des Dodgers de Los Angeles éprouve toutes les difficultés du monde face aux surprenants Blue Jays. Les représentants de la cité des anges swinguent dans le beurre la plupart du temps lorsque vient leur tour d’être au bâton.
Et si la rotation de lanceurs des Dodgers est redoutable et considérée par certains comme la meilleure d’une équipe du baseball majeur depuis fort longtemps, la relève et les choix douteux du gérant de Los Angeles gâchent leur travail, heureusement en faveur de Toronto.
Quelle constance démontre d’ailleurs les Blue Jays cette saison et depuis leur début de parcours éliminatoire! Disciplinés au bâton, ils profitent de toutes les occasions pour bien placer la balle et mettre des coureurs sur les sentiers. Et quand les frappeurs torontois réussissent la longue balle, c’est toujours à un moment crucial pour casser les jambes de leurs adversaires.
Aussi, on est loin des années où la rotation de lanceurs des Jays les empêchait de se qualifier pour les séries ou de faire un bout de chemin intéressant au mois d’octobre. Propulsé par le phénomène Trey Yesavage, l’équipe de lanceurs des Blue Jays est soit dominante ou elle minime les dégâts.
Également, à la plus grande joie du partisan du CH en moi, je suis agréablement surpris du mois d’octobre canon des Canadiens de Montréal. La troupe de Martin St-Louis se trouve actuellement dans les sommets du classement dans la conférence Est, grâce à une récolte de 8 victoires en 11 parties depuis le début de la saison. Et ce, malgré que le Tricolore n’a toujours pas un bon deuxième centre offensif dans son alignement et qu’il ait perdu les services pour quelques semaines de l’un de ses meilleurs défenseurs défensifs en Kaiden Guhle.
C’est ce qui fait la beauté du sport, on ne peut qu’être surpris!
Le mois de tous les dangers
Toutefois, vous commencez à connaître la petite partie de cynisme en moi quand vient le temps de parler de l’équipe qui fait battre le cœur du Québec pendant une bonne partie de l’année.
Cela n’en diminue en rien les exploits de Caufield, Suzuki, Matheson, Demidov et Slafkovsky, mais il faut noter que les huit victoires du Tricolore en octobre ont été signées contre des équipes qui n’ont pas pris aux séries au printemps 2025.
De plus, le CH continue dans la lignée de ses mauvais plis de la saison dernière, soit d’aller chercher ses victoires en prolongation, à l’issue de remontées spectaculaires, mais difficiles pour le rythme cardiaque ou en laissant son adversaire le menacer ou effectuer une remontée à ses dépens. En résumé, à l’exception de la victoire à Detroit lors de laquelle ce sont les Red Wings qui avaient inscrit le premier but du match, le Bleu blanc rouge n’a pas été un rouleau compresseur. On sent que l’équipe n’a pas encore la maîtrise des plus grandes équipes du circuit, qui peuvent contrôler d’un bout à l’autre une rencontre.
Le mois de novembre sera donc un bon marqueur pour connaître l’état réel de la puissance du Tricolore à l’occasion de cette saison 2025-2026 de la Ligue nationale de hockey.
8 des 13 rencontres du Canadien lors de ce mois seront disputées contre des formations qui ont pris part à la valse printanière la saison dernière. Parmi ces opposants, le CH croisera le fer avec plusieurs des puissances du circuit Bettman, entre autres les Maple Leafs de Toronto, les Stars de Dallas, l’Avalanche du Colorado et les Golden Knights de Las Vegas.
Disposant d’un bel avantage alors que 8 de ces 13 rencontres seront disputées à domicile, les Canadiens devront afficher plus de sérénité, particulièrement en défensive, pour poursuivre sur la belle lancée d’octobre.
Il peut être facile de signer une remontée spectaculaire contre les Canucks de Vancouver pour savourer les joies de la victoire. Ce sera plus difficile ou même impossible contre des cadors du calibre de l’Avalanche ou des Golden Knights.
Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis/Peuple Lotbinière.