mercredi 25 juin 2025
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Lettre d'opinion

Défendre le patrimoine, c’est défendre notre mémoire collective

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Photo : Archives - Gilles Boutin

23 juin 2025 09:51

Jeudi dernier, lors du conseil de ville, une décision lourde de conséquences a été prise : la Ville a autorisé la démolition du bâtiment des Chocolats Favoris, un immeuble emblématique du Vieux-Lévis.

Note de la rédaction : Le Journal de Lévis n'endosse aucune opinion qui est partagée dans les lettres d'opinion ou ouvertes publiées dans notre section Opinions. Les opinions qui sont exprimées dans ce texte sont celles des auteurs signataires.

Mes collègues de Repensons Lévis, Serge Bonin et Alexandre Fallu, ont d’abord demandé un délai, puis ont voté contre cette démolition. Par principe. Par devoir de mémoire. Et surtout, par respect pour notre patrimoine collectif.

Nous demandions un simple report de la décision. Pas un refus catégorique. L’analyse du bâtiment était faite. Il fallait juste un peu de temps par respect pour ceux et celles qui l’ont réclamé. Un comité citoyen du Vieux-Lévis s’était engagé à revenir rapidement avec des idées, des pistes de solution, une cagnotte collective pour établir une offre. Ce n’était pas une tentative pour retarder les choses, contrairement à ce que l’équipe en place a argumenté. C’était une démarche de bonne foi. Il fallait reconnaître la mobilisation citoyenne.

Malheureusement, ce geste de prudence et d’ouverture a été reçu avec un ton que plusieurs ont trouvé méprisant. Comme si le fait même de vouloir préserver notre mémoire était une nuisance. J'y étais, assis dans la salle avec les citoyennes et citoyens, afin d'assister à ce triste spectacle qui n'est pas digne de la fonction de membres du conseil municipal. Ce n’est pas notre vision.

Le comité de démolition a établi des conditions pour que le projet de remplacement reproduise le bâtiment actuel à l’identique, mais nous n’avons aucune garantie qu’elles seront respectées. Mon collègue Serge Bonin l’a mentionné : les conditions établies par le comité de démolition peuvent être modifiées au gré des humeurs des personnes élues dans d’autres comités de travail de la ville. Ce fut le cas dans le dossier de l’Hôtel Victoria. Une façade moderne, une corniche allégée, un détail oublié… Et avec le temps, ce ne sera plus jamais pareil. 
Qui a la garantie que l’entreprise va revenir s’établir sur la rue et surtout ne pas vendre le terrain vacant au plus offrant? On dit de faire confiance, mais le passé a déjà démontré ses failles. 

Chez Repensons Lévis, nous ne croyons pas que le patrimoine est une contrainte, c’est une richesse. Ce n’est pas un obstacle au développement, c’est un levier d’identité, de fierté et d’attractivité.

Nous avons une responsabilité collective de protéger ce qui nous rend uniques. Et quand les élus ne se lèvent pas, il faut que la population le fasse. Et quand elle le fait, nous avons le devoir de respecter leur action. 

Nous poursuivrons ce combat. Avec détermination. Pour les générations passées et celles à venir.

Défendre le patrimoine, c’est défendre qui nous sommes. Ce qu’on retire, on ne peut pas le refaire exactement pareil, c’est irréversible. Que valent six mois de délai avant d’accorder la démolition face à l’éternité de sa disparition? 

Marc-Antoine Bélanger
Candidat dans Notre-Dame – Repensons Lévis

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