mardi 16 décembre 2025
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Chronique historique

L’empreinte lévisienne du sénateur Cyrille Vaillancourt (1892-1969)

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Cyrille Vaillancourt, le 8 octobre 1964 dans sa chaise Harvard.

13 déc. 2025 06:30

Le 3 novembre 1969 se déroule à Lévis les imposantes funérailles du sénateur Cyrille Vaillancourt. L’ampleur du cortège funèbre et les nombreuses personnalités publiques présentes démontrent le caractère national du personnage. Pour Lévis, c’est la disparition d’un homme fortement engagé dans sa communauté.

Par Claude Genest

Le sénateur Cyrille Vaillancourt laisse des réalisations tangibles dans de nombreuses sphères tout au long de sa longue et prolifique carrière. Homme de réseaux, on le retrouve un peu partout sur la scène québécoise, canadienne, sans compter les activités internationales. 

La quantité et la diversité de ses actions frappent l’imaginaire et son nom apparaît dans une multitude de domaines. Bref, Vaillancourt est partout à Lévis et on se demande vraiment où il prend son énergie pour être actif à tous ces endroits. On le retrouve donc çà et là au conseil d’administration de la caisse populaire (pendant 40 ans), à la Chambre de commerce, à la paroisse Notre-Dame de Lévis, notamment au 100e de sa fondation, à la Société Saint-Vincent de Paul (pendant 55 ans) et à la commission scolaire (pendant 34 ans). 

Plus encore, il préside l’Association des anciens du Collège de Lévis (pendant deux ans) et on remarque aussi son empreinte à titre de président instigateur du foyer «La Porte du Ciel», ancêtre lointain de la Maison de soins palliatifs du Littoral. Il participe également à la fondation du Service familial de la Rive-Sud sans compter sa contribution au Régiment de la Chaudière à titre de colonel honoraire. 

Le 20 octobre 1961, La Tribune de Lévis souligne l’ampleur de son œuvre. «Sur le plan économique, que d’efforts n’a-t-il pas fourni pour assurer à Lévis une stabilité économique des plus enviables. Dans combien d’autres domaines, ne retrouve-t-on pas la marque d’un homme d’action qu’est le sénateur Vaillancourt.» À cet égard, son plus grand legs est sans doute d’avoir assuré l’installation à Lévis de la Fédération des caisses Desjardins en 1944 ainsi que des sièges sociaux des deux compagnies d’assurances du Mouvement Desjardins. 

Au moment de son décès, Oscar Mercure écrit dans la Revue Desjardins que Vaillancourt «s’est révélé à la fois le promoteur et l’ambassadeur de Lévis au niveau provincial, au niveau national, voire même, au niveau international». Il a raison, car il fut l’instigateur de deux congrès internationaux à Lévis en 1950 et 1957. Son réseau international lui permet d’attirer à Lévis en 1944 l’entrepreneur belge à la tête de l’usine L’Hoir. 

Pour ma part, j’ai eu la chance de discuter et de participer à certains dossiers avec d’anciens proches collaborateurs du sénateur. Je pense ici à René Croteau, Rosario Tremblay, Simon L’Heureux et quelques autres. Certains d’entre eux m’ont raconté des anecdotes sur le personnage. Quant à l’abbé Pierre Bélanger du Collège de Lévis, il m’a raconté qu’à la suite du décès de son père, «ma mère devenue veuve avec six enfants a voulu me retirer du collège. Elle est allée voir la direction qui s’est empressée de lui dire qu’elle recevrait une bourse pour la durée de mon cours. À la fin de mes études, le procureur m’a informé que Desjardins et Cyrille Vaillancourt étaient les auteurs de cette générosité».

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