JDL: D’où vient votre intérêt pour la politique?
Anaïs Mouhoune (A.M) , 16 ans : «J’ai toujours eu un intérêt pour tout ce qui a rapport à la géopolitique. J’avais un intérêt pour l’apprentissage des noms des pays, leur capitale, etc. Et, en grandissant, j’ai commencé à écouter les nouvelles avec mon père. J’aime le fait de savoir ce qu’il se passe autour de moi et je pense que la politique, ça concerne tout le monde et les jeunes en particulier devraient s’y intéresser et ne devraient pas penser que c’est quelque chose qui ne les concerne pas.»
Étienne Marceau (E.M) , 16 ans : «Moi ça me vient beaucoup de ma famille. J’ai entendu mes parents en parler beaucoup et j’écoute souvent les nouvelles avec mon père aussi. C’est souvent un sujet de discussion qui revient dans la famille avec les oncles et les tantes.»
Boris Lamontagne (B.L), 16 ans : «On m’a [conditionné] sur certains aspects provinciaux et fédéraux quand j’étais plus jeune. C’est venu assez jeune avec une famille [plus partisane et intéressée].»
Entendez-vous parler de politique à l’école?
A.M : «Inévitablement, avec tout ce qu’il se passe dans le monde, on n’a pas le choix d’en parler. Par exemple, en secondaire 3, mon prof d’histoire faisait souvent des sections actualités en début de cours. En secondaire 5 avec le cours Monde contemporain, on en parle beaucoup aussi.»
B.L. : «En français aussi, on peut lire de la poésie ou des textes engagés. Ils essaient de prendre différents points de vue aussi pour ne pas trop nous influencer. Je pense qu’on est à un âge où on peut avoir nos propres opinions. En Monde contemporain, en Culture et citoyenneté québécoise (CCQ), en français, on nous apprend à voir plein de points de vue et à contrer la fausse information.»
Entendez-vous parler de politique municipale?
A.M. : «À l’école, pas du tout. Je trouve que c’est une section de la politique qui est vraiment très peu médiatisée comparée à la politique provinciale ou internationale et c’est dommage parce que je ne pense pas qu’on devrait sacrifier cette partie-là de la politique pour une autre. Je ne pense pas que beaucoup de jeunes font vraiment l’action d’aller chercher ces informations-là.»
B.L. : «J’ai l’impression que même pour tout ce qui est politique fédérale ou provinciale ce qui démotive les jeunes d’aller chercher de l’information là-dessus. c’est le fait qu’ils n’ont pas le droit de vote. Nous, par exemple, on va manquer les élections provinciales de 2026, comme nous allons avoir 17 ans.»
Vous sentez-vous concernés par les enjeux municipaux?
A.M. : «Je pense que certains sujets qu’on aborde beaucoup dans la politique municipale, par exemple les taxes foncières, ce sont des sujets auxquels on ne se sent pas concernés parce qu’on a l’impression que ce sont des sujets qui touchent les propriétaires, des gens plus en sécurité dans leur carrière et c’est là que ça devient difficile de trouver des enjeux auxquels on se sent concerné. Mais il y a des choses qui nous touchent comme le transport en commun.»
B.L. : «Par exemple, le moratoire sur la construction, ce n’est pas un enjeu qui est tant chaud pour les jeunes. […] J’ai l’impression que l’environnement n’est pas un sujet qui est amené aux villes tant que ça. Elles ont des quotas à respecter, des affaires de même, mais on ne laisse pas assez de place aux villes pour se gérer.»
Quels sont les projets que vous aimeriez voir à Lévis?
É.M. : «Je m’intéresse beaucoup au transport au commun. Je trouve qu’il pourrait y avoir plus d’investissement là-dedans et sur l’environnement.»
B.L. : «Il y a plein de petites incohérences où on nous encourage à prendre le transport en commun, mais il n’est pas aussi accessible [qu’il faudrait]. Par exemple, certains arrêts [sont moins sécuritaires]. Aussi, pour les loisirs, j’ai l’impression que la Ville pourrait faire plus pour offrir des activités aux jeunes.»
A.M. : «Les jeunes ne seraient pas contre d’avoir des endroits pour juste socialiser, se rencontrer sans devoir payer ou aller quelque part. Pas juste des maisons des jeunes, mais des espaces aménagés qu’ils soient extérieurs ou non.»