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Électrification et lutte aux changements climatiques

Les agriculteurs veulent davantage d'argent de Québec

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Photo : Richard Bell - Unsplash

19 août 2025 02:30

L'Union des producteurs agricoles a fait une sortie, lundi, afin de déplorer que moins de 4 % des fermes québécoises ont bénéficié d’un soutien du Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) entre 2013 et 2024.

«Le gouvernement du Québec rappelle fréquemment que le secteur agricole est un allié de premier plan en matière d’innovation, d’adaptation aux changements climatiques et de réduction des GES. Mais est-ce vraiment le cas si plus de 96 % des fermes n’ont obtenu aucune aide du FECC depuis sa création? La question se pose», a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.

Plus précisément, selon des données fournies par le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et citées par l'UPA, seulement 1 133 des 29 380 entreprises agricoles du Québec ont bénéficié d’un soutien du FECC au cours de la période 2013-2024 (216 M$).

Un appui insuffisant selon le regroupement d'agriculteurs puisque la contribution directe des productrices et producteurs (propane et autres carburants), pendant cette période, s’est chiffrée à 482 M$ (dont 82 M$ en 2024). Le soutien issu du FECC depuis sa création ne représente que 45 % de la contribution du milieu (216 M$ sur 482 M$), argue l'UPA. S'il n'y a pas de changement, elle ajoute que la contribution probable des productrices et des producteurs au cours des cinq prochaines années (entre 400 M$ et 500 M$) sera encore une fois supérieure au soutien annoncé (187 M$).

L'union estime donc que les fermes québécoises doivent être compensées «à très brève échéance et de façon équitable» pour ce manque à gagner de 266 M$. D'ailleurs, les agriculteurs aimeraient que cette compensation prenne la forme d'un remboursement directe de la contribution exigée, 75 % des répondants d'un sondage de l'UPA privilégiant cette option.

L'UPA a également déploré que les programmes offerts actuellement «défavorisent les secteurs de production qui contribuent massivement au FECC, mais qui ont peu de marge de manœuvre pour réduire leurs GES». Un autre argument selon l'association représentant les agriculteurs québécois pour la réforme du système actuel.

«Le gouvernement du Québec permet depuis trop longtemps la ponction de montants exorbitants dans un secteur stratégique qui n’a pas beaucoup d’autres options viables, sans réinvestissement équivalent sous la forme de remboursements ou de programmes. Cette atteinte considérable à la compétitivité de nos entreprises, une situation unique au Canada, doit cesser immédiatement», a conclu M. Caron.

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