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Nous savons tous que l’accessibilité au logement est un droit fondamental, et que ce droit est actuellement violé dans le sens où le gouvernement ne concrétise pas ses promesses en action, en ce qui concerne la construction de logements sociaux, l’encadrement des loyers et le soutien aux personnes à faible revenus. Par conséquent, les inégalités économiques et la hausse des loyers ne font qu’augmenter de jours en jours. Pour concrétiser notre message, voici quelques données de notre sondage qui démontre particulièrement à quel point la crise du logement affecte les ménages Québécois:
- 56,5% des répondants ont affirmés que la difficulté principale qu’ils ont rencontré lors de leur recherche pour un logement était les coûts trop élevés;
- 60,9% des répondants ont affirmés que la crise du logement au Québec est très préoccupante, 37,9% des répondants ont affirmés qu’elle est assez préoccupante et 1,2% des répondants ont affirmés qu’elle est peu préoccupante;
- 81,4% des répondants ont observés une hausse importante des loyers dans leur région au cours des dernières années;
- 81,4% des répondants pensent que le gouvernement n’en fait pas assez pour résoudre la crise du logement;
- 54,7% des répondants ont affirmé que leurs proches ou eux-mêmes ont déjà eu des répercussions physiques ou mentales en raison de la crise du logement.
Face à ces constats, nous avons sollicité l’avis du député Gabriel Nadeau-Dubois, qui a accepté de répondre à certaines des préoccupations des citoyens. D’abord, concernant l’impact de la taxation foncière sur les loyers, il souligne que le système actuel est régressif et accentue les inégalités. Selon lui, seule une réforme complète de la fiscalité foncière permettrait d’alléger la pression sur les ménages. À propos du manque de recours pour les locataires, il explique que le Tribunal administratif du logement (TAL) est gravement sous-financé et débordé, ce qui entraîne des délais injustifiables qui nuisent particulièrement aux locataires les plus vulnérables. Il ajoute que plusieurs d’entre eux n’ont tout simplement pas accès à l’information nécessaire pour connaître et défendre leurs droits.
De plus, lorsqu’il est question d’encadrer davantage les hausses de loyers, il confirme que le gouvernement actuel ne prévoit pas d’agir, malgré les demandes pressantes de nombreuses organisations. Pire encore, la réforme proposée du TAL pourrait mener à des hausses encore plus importantes, une perspective très inquiétante pour les locataires.
Enfin, au sujet des mesures à court terme pour soutenir les familles à faible revenu, les plus touchées par cette crise, Gabriel Nadeau-Dubois reconnaît lui-même qu’aucune réelle solution n’est prévue. Il souligne que la seule action posée par le gouvernement une très légère baisse des cotisations au RRQ et au RQAP, représentant environ 11 $ par mois est totalement insuffisante. Selon lui, c’est un grave problème, surtout dans un contexte où les inégalités de revenu continuent d’augmenter au Québec.
Nous vous demandons donc, en tant que gouvernement, de reconnaître cette réalité et de prendre des mesures immédiates pour protéger les familles, les locataires et les jeunes travailleurs qui vivent aujourd’hui dans l’inquiétude!
Par Rose Noël de Tilly et Béatrice Richard