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Recherche d'eau potable

Eau potable: Saint-Antoine-de-Tilly franchit une autre étape

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Photo : Mélanie Labrecque

17 mai 2023 01:22

POLITIQUE. Réuni en assemblée extraordinaire le 16 mai, le conseil municipal de Saint-Antoine-de-Tilly a autorisé l’expropriation de deux portions de terrain pour l’aménagement d’un nouveau puits d’eau potable. Une décision qui ne passe pas pour certains citoyens de la municipalité.

Les propriétaires des terrains ciblés étaient présents pour entendre la décision de la municipalité. «On était quand même au courant de ce qui se passait. C’est la continuité des choses. Pour l’instant, on ne sait pas s’il y aura une compensation. Nous avons une entreprise qui est à côté du puits et on ne sait pas si notre entreprise va pouvoir continuer à fonctionner», a affirmé la copropriétaire, Véronique Letendre. Son conjoint et elle étaient visiblement déçus et ébranlés par la décision du conseil municipal.

Ancien maire de la Municipalité, Jean-Luc Dehours ne comprend pas pourquoi le conseil municipal persiste à aller de l’avant avec ce projet. «Les questions que je vous pose aujourd’hui, je vous les ai posées plusieurs fois et vous n’avez jamais répondu», a-t-il pesté.

Ce dernier affirme que l’aquifère actuel suffirait aux besoins de la population. Il indique que la réalimentation naturelle du puits est de 68 000 litres à l’heure alors que les besoins de la population représenteraient 20 800 litres à l’heure. Ce qui laisse un peu moins de 50 000 litres par heure, ce qui serait suffisant selon lui pour alimenter les résidences de Saint-Antoine-de-Tilly.

«Pourquoi aujourd’hui aller chercher un autre aquifère si le présent suffit pour répondre aux besoins de la communauté ? Avons-nous réellement fait l’exercice de chercher la raison pour laquelle notre aquifère ne répondait plus à la demande ? Cet aquifère aurait-il été sollicité de façon supérieure à 68 000 litres par heure, si oui, comment et par qui? Avons-nous suffisamment pesé les lourdes conséquences que représente le programme PRIMEAU sur une famille, sur la fiscalité imposée aux contribuables ?», a-t-il questionné les élus à ce sujet, qui n’ont toujours pas répondu à ces interrogations.

De son côté, le syndicat local de l’Union des producteurs agricoles du Québec s’oppose également à cette décision.

«L’UPA s’oppose à cette décision. Ce n’est pas le site de moindre impact où l’on peut aller chercher de l’eau, ça peut signifier la disparition d’une entreprise agricole. On s’oppose aussi parce qu’il n’y a pas eu d’entente entre la Municipalité et l’entreprise concernée. On veut conserver la pérennité de nos entreprises agricoles, surtout que c’est une jeune entreprise avec de la jeune relève», a souligné le président de l’UPA de Lotbinière-Nord, Denis Paquet.

M. Paquet confirme qu’un avis défavorable a été envoyé à la Commission de protection du territoire agricole.

«C’est important de conserver nos entreprises sur le territoire quand il y a moyen de faire autrement et d’aller chercher l’eau plus loin, sur un site de moindre impact ou par l’entente intermunicipale. Le 9 mai, ici même le conseil a adopté un avis comme quoi il participerait financièrement à une étude pour aller chercher au fleuve», a-t-il poursuivi.

L’installation d’un puits d’eau potable demande aussi une zone d’exclusion autour de l’ouvrage, rappelle Denis Paquet, où il ne peut y avoir d’activité humaine ou agricole et où il ne peut pas y avoir de bâtiment.

 

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