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Les acteurs de l’ombre de la foi

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(Crédit photo : Courtoisie)

12 mai 2021 08:23

COMMUNAUTÉ. Depuis plus d’un an, l’arrivée de la COVID-19 et des vagues de contagion qui ont touché la province ont forcé la direction de la santé publique à prendre une série de mesures pour en freiner sa propagation. Parmi celles-ci, on note la réouverture des lieux de culte avec une capacité d’accueil réduite. En première ligne, des bénévoles chargés d’assurer le respect des règles sanitaires.

«En partenariat avec l’équipe pastorale, on a mis en place une équipe de bénévoles pour faire appliquer les mesures sanitaires afin que nous puissions poursuivre les célébrations dans notre paroisse. Pour qu’une communauté demeure vivante, il est très important que nous puissions continuer de vivre nos célébrations», a expliqué Jocelyne Turmel, qui est bénévole à l’église de Saint-Agapit.

Leur présence est discrète, mais nécessaire au bon déroulement des messes dominicales. «Ça prend quelqu’un pour les accueillir, s’il n’y avait pas ça, on ne serait pas autorisé à rouvrir l’église. Ça reste une goutte d’eau dans l’océan, mais c’est notre goutte d’eau à nous. C’est d’accueillir chaque personne chaleureusement afin qu’elle puisse exprimer sa joie chrétienne», a ajouté Steve Boivin, ancien marguillier et bénévole à Saint-Flavien.

Assis à une table, à l’entrée des églises, ils veillent avant chaque messe au respect des règles sanitaires par chacun des paroissiens accueillis : lavage des mains, port du masque, respect de la distanciation physique. Ils s’assurent aussi de noter leurs coordonnées et à faire respecter la limite de 25 personnes par célébration.

En général, ces obligations sont maintenant bien reçues, mais au début, elles l’étaient moins. «Nous avons été confrontés par les gens avec toutes sortes de questions, des critiques et des mécontentements. Certains nous défiaient, d’autres étaient réticents à nous donner leur numéro de téléphone et leur nom», a indiqué Mme Turmel. Elle assure que les coordonnées sont gardées précieusement au presbytère et ne serviront que s’il y a une éclosion.

À Saint-Flavien, M. Boivin doit faire quelques «rappels amicaux» sur le port du masque, mais sans plus. Du côté de Sainte-Agathe-de-Lotbinière, la jeune Charlie Martineau, élève de quatrième secondaire, n’a pas non plus noté la présence de personnes qui souhaitent défier les règles. «Les gens sont vraiment gentils. Ils respectent les règles. Certaines personnes âgées ne sont pas habituées à mettre du désinfectant. Il faut seulement leur dire, mais ça va quand même bien.»

Des défis

La limite établie à 25 personnes peut également causer des maux de tête aux bénévoles qui doivent refuser l’entrée à certains.

«C’est très désagréable de dire aux gens qui sont à la porte de l’église de s’en retourner, car le nombre est atteint. Pour moi, c’est inhumain, ça brime les gens qui ne peuvent assister à la célébration. Pour nous c’est blessant, c’est frustrant», a déploré Jocelyne Turmel.

«Quand la limite était de 100 fidèles, il n’y avait pas trop de problèmes, mais avec 25, c’est différent. Certains m’ont dit qu’ils arrivaient plus tôt parce que la semaine précédente ils s’étaient butés à une porte fermée», a rajouté M. Boivin. Pour Charlie Martineau, la situation ne s’est pas encore présentée.

À Saint-Apollinaire, les bénévoles ont rencontré une certaine opposition au début, mais les choses sont rentrées dans l’ordre. «On se faisait critiquer, on se faisait parler fort, les gens n’acceptaient pas de ne pas pouvoir entrer. Monsieur le curé a parlé et leur a rappelé que ce n’étaient pas les bénévoles les responsables, mais que c’étaient des exigences de la Santé publique. Maintenant, ça va bien», a expliqué Céline Michaud.

Ceux qui souhaitent obtenir une place pour une célébration doivent arriver tôt, évoquent-ils. «Il faut être là à 8h15 pour être sûr d’avoir une place pour la messe de 9h. Ça va, mais il y a beaucoup de personnes que l’on ne voit plus. Ce sont souvent les mêmes qui assistent aux messes», a enchaîné Mme Michaud. Elle précise également qu’à Saint-Apollinaire, des célébrations de la parole sont aussi organisées.

Tous sont heureux de pouvoir aider la communauté à garder leur foi vivante. «Pour moi, c’est une occasion de socialiser, d’avoir un lien. Ça fait partie de la foi de se rassembler. Quand tu ne peux pas, il te manque quelque chose d’important. De pouvoir y contribuer, même si c’est malheureusement 25 personnes, c’est gratifiant», a souligné Steve Boivin.

«Nous croyons que c’est la bonne façon de faire afin de rester vivant dans notre communauté au niveau de la spiritualité», a conclu Jocelyne Turmel.

 

 

 

 

 

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