ÉCONOMIE. Dans une lettre envoyée au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, l’Union des producteurs agricoles a demandé au gouvernement fédéral de laisser la frontière ouverte pour accueillir les travailleurs étrangers temporaires.
«Nous avons besoin de ces travailleurs chez nous. Les inconvénients sont largement supérieurs aux risques […] C’est urgent. Certains producteurs doivent décider [dans les prochains jours] s’ils démarrent leur saison ou non», a plaidé le président de l’UPA, Marcel Groleau, lors d’un point de presse le tenu le 18 mars.
Annuellement, le secteur agricole québécois reçoit quelque 16 000 travailleurs étrangers temporaires principalement originaires du Mexique et du Guatemala. Ils jouent un rôle important dans la bonne marche de l’industrie agricole québécoise, notamment dans les secteurs horticole et maraîcher.
En été, a rappelé l’UPA, plus de 80% de l’approvisionnement en fruits et légumes frais provient des producteurs québécois. Des difficultés d’approvisionnement engendreraient «une explosion des prix», a ajouté M. Groleau.
Afin d’assurer la venue sécuritaire de ces travailleurs, l’UPA a suggéré au gouvernement fédéral une série de mesures à appliquer.
Notamment, ils seraient amenés au Canada par des vols nolisés et non commerciaux, devraient subir un contrôle médical avant leur départ. À leur arrivée, ils seront pris immédiatement en charge par les employeurs et transportés directement vers la ferme ou un lieu de quarantaine. L’UPA propose également qu’ils soient regroupés par date d’arrivée et groupe de travail.
Du même souffle, Marcel Groleau a lancé un appel aux Québécois qui se retrouveront sans emploi dans les prochaines semaines en raison de la crise provoquée par la pandémie de la COVID-19. Les personnes qui souhaiteraient offrir leurs services aux entreprises agricoles. Ils peuvent soumettre leur candidature dans les Centres d’emploi agricole du Québec.
Rappelons que la frontière canadienne a été fermée à tous les voyageurs étrangers le 16 mars, sauf pour les Américains. Deux jours plus tard, le président américain, Donald Trump, confirmait la fermeture quasi complète de la frontière canado-américaine. Jusqu'à nouvel ordre, seuls les échanges commerciaux seront permis.