ENVIRONNEMENT. Un groupe d’étudiants en dernière année au baccalauréat intégré en Environnements naturels et aménagés de l’Université Laval s’est penché sur l’avenir de la Forêt seigneuriale Joly de Lotbinière et la mise en place d’un parc régional. Ils sont venus présenter les conclusions de leurs recherches le 17 décembre, à Leclercville, devant des élus et des citoyens de la région.
Les étudiants ont axé leur réflexion sur six grands défis, dont le principal est la création d’un parc régional. «Nous ferons des propositions aux autorités régionales. Entre autres, une façon de créer le parc régional, ce serait de donner un mandat à la MRC de mettre en valeur, en termes récréatifs, cette forêt», a expliqué Louis Bélanger, professeur en environnement à l’Université Laval. Ce dernier estime d’ailleurs que le projet pourrait débuter dans les prochains mois.
Pour illustrer les différentes options qui s’offraient à la MRC de Lotbinière, les étudiants ont abordé les modèles employés dans la MRC de Portneuf, pour le parc régional du Massif du Sud et celui du parc des Grandes-Coulées.
Les travaux des étudiants permettront à la MRC de Lotbinière d’avoir un portrait actuel et global de la situation. «Cela nous aidera à prendre des décisions pour l’avenir. On sent qu’il y a une volonté du milieu de reprendre en main ce beau territoire. La MRC est clairement ouverte à réunir toute l’information qui existe et à se faire aider dans la mise en valeur de ce territoire», a précisé le responsable de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme à la MRC, Pablo Montenegro Rousseau.
S’ajoutent aux enjeux la compréhension du joyau écologique, le bilan de 50 ans de coupe et les défis de la foresterie de restauration, la sylviculture écologique de la forêt, la gestion des milieux humides ainsi que l’opinion des gens de Lotbinière.
L’une des clés de la conservation de la forêt résiderait peut-être dans le projet de loi 46, déposé par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Benoît Charrette. Il introduit deux nouveaux statuts d’aires protégées, dont celui d’aire protégée d’utilisation durable. Ce statut pourrait très bien s’appliquer à la préservation de la forêt seigneuriale, estime Louis Bélanger. «Il permet de concilier une forme de conservation de la biodiversité, mais en permettant quand même des activités économiques comme la foresterie.»
Valeur écologique
Les étudiants se sont longuement attardés à la valeur écologique du site situé en plein cœur de la MRC de Lotbinière.
«Certains secteurs n’ont jamais été défrichés. On reste avec les caractéristiques d’une forêt naturelle avec des îlots de vieille forêt. Donc, des secteurs qui n’ont jamais été coupés depuis la colonisation. […] D’ailleurs, dans l’atlas des valeurs écologiques que le gouvernement vient de sortir, il est mentionné que la forêt seigneuriale est l’un des endroits à plus haute valeur écologique de toute la vallée du Saint-Laurent», a mentionné Louis Bélanger.
Elle est peuplée de plusieurs espèces anciennes d’arbres comme la pruche, l’épinette rouge et le bouleau jaune et différentes espèces animales que l’on retrouve presque exclusivement dans ce secteur, comme la tortue des bois.