HISTOIRE. Le paysage agricole de la MRC de Lotbinière est ponctué de bâtiments de ferme ultra-modernes et d’installations à la fine pointe de la technologie. D’autres constructions sont les témoins silencieux d’une autre époque. Pour mettre leur importance en lumière, la MRC a commandé un pré-inventaire de ces édifices. Le répertoire qui compte 318 bâtiments a été présenté le 9 mai dernier.
«Dans un diagnostic que nous avions fait du territoire, nous retrouvions plusieurs bâtiments agricoles qui avaient une valeur patrimoniale, ou non, qui étaient laissés à l’abandon. C’était une préoccupation pour nous. L’intérêt c’est de pouvoir les remettre en valeur», a expliqué le responsable de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme à la MRC de Lotbinière, Pablo Montenegro Rousseau.
Le travail, réalisé à l’été 2017, démontre que sur les 318 édifices répertoriés, 73 sont considérés comme ayant une valeur patrimoniale exceptionnelle ou supérieure. Pour la plupart, ils ont été construits au 20e siècle, quelques-uns vers la fin du 19e siècle.
Il n’y a pas que de vieilles granges qui ont été inventoriées. Il y a aussi d’anciennes écuries, porcheries, des bâtisses utilisées pour la conservation d’aliments ou de matériel. Certaines ont des structures surprenantes, des couleurs éclatantes ou délavées avec des détails uniques.
«C’est un patrimoine assez riche. Nous avons constaté qu’il y avait des composantes architecturales qui persistaient, parfois assez typiques de la région. Quand on s’y attarde et qu’on observe comme il faut, c’est très intéressant. Ça nous rappelle comment nos ancêtres faisaient l’agriculture», a expliqué le président de la firme Patri-Arch, Martin Dubois.
Fragile
Bien que Lotbinière compte plusieurs milliers de ces bâtiments, il s’agit d’un héritage «fragile» et «vulnérable», a rappelé Martin Dubois. Les besoins de l’agriculture moderne les rendent parfois inutiles.
«C’est dangereux d’en perdre beaucoup. C’est un patrimoine qui sera toujours plus menacé que les maisons qui sont nécessaires pour l’habitation. Quand il n’y a plus d’animaux, c’est sûr que ces bâtiments n’ont plus vraiment de raisons d’exister.»
Le répertoire, accessible sur le site de la MRC de Lotbinière, facilitera les efforts de conservation. «Si on veut les préserver, il faut savoir de quoi on parle et quels sont les éléments les plus intéressants», a rappelé M. Dubois. Du coup, il souligne le travail de plusieurs propriétaires qui entretiennent leurs bâtiments.
Selon lui, pour prolonger leur durée de vie, il faut non seulement les entretenir, mais aussi leur attribuer une fonction.