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Regard sur les savoirs d’autrefois

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Photo : Claire Dufour

01 nov. 2022 08:39

CULTURE. Les aînés sont porteurs d’un savoir-faire qui s’effrite peu à peu. Afin d’en préserver la mémoire, l’auteure et journaliste de Saint-Antoine-de-Tilly, Eugénie Émond, est partie à la rencontre de 20 aînés du Québec, de l’Ontario et des Maritimes pour découvrir ce qu’ils avaient à enseigner. Elle présente le tout dans Savoir Faire – Histoire, outils et sagesse de nos grands-parents, lancé le 4 octobre dernier.

«Nous souhaitions réaliser des portraits d’aînés qui pouvaient nous enseigner, en plus de nous raconter leur histoire, des choses qui sont utiles pour nous aujourd’hui. [Nous cherchions] des savoirs qui ne sont peut-être pas compliqués, mais qu’on a peut-être perdus», a expliqué Mme Émond, à propos d’une série de portraits qu’elle a écrit pour le magazine BESIDE et qui sont devenus le point de départ du livre. Ces portraits se trouvent également dans le livre en version bonifiée.

Ces savoirs, ils sont variés : fabriquer un savon du pays, corder du bois, entailler un érable, coudre un bas de pantalon ou fabriquer une couche chaude pour un potager.

«Au niveau des histoires, c'est destiné à tout le monde. Elles sont vraiment captivantes et intéressent autant les aînés que les jeunes. Le livre s’adresse aussi à ceux qui sont en ville et qui ont peut-être perdu une certaine connexion avec la nature», souligne l’auteure.

Au-delà des savoir-faire présentés dans le livre, Eugénie Émond explique que les témoignages de ceux qu’elle a rencontrés permettent également d’en apprendre un peu plus sur notre histoire commune. «Je trouve que c’est ce qui est vraiment précieux de ce livre. Ce sont des exemples de résilience.» Parmi les témoignages recueillis, Mme Émond mentionne celui d’Annette Locas et André Godard qui se sont lancés dans la culture maraîchère dans les années 1970 et 1980, alors que les taux d’intérêt ont grimpé jusqu’à 20 %.

Un défi

Le plus difficile n’a pas été d'identifier les intervenants à interviewer. Au contraire, puisque Mme Émond travaille avec les aînés depuis plus de 15 ans, elle avait de bons contacts et a été en mesure de trouver assez rapidement les personnes qu’elle souhaitait rencontrer. «J’avais déjà rencontré presque la moitié des gens dans le passé.»

Ce sont plutôt les savoir-faire qui ont représenté un défi. «Le livre est très ancré dans le présent. C’est ce qui était difficile : trouver des gens qui faisaient encore le savoir-faire», a-t-elle souligné.

D’ailleurs, ce n’est pas par le premier contact téléphonique que cela se décidait. C’était plutôt chez les gens, en discutant avec eux, qu’elle pouvait cerner l’élément qui l’intéressait et qui était d’intérêt.

«On ne recherchait pas de savoir-faire historiques ou patrimoniaux. Au téléphone, ils me racontaient ce qu’ils faisaient encore en cuisine ou en menuiserie. C’est sur place, pendant l’entrevue, que je voyais ce qui était dans leur environnement et je pouvais alors convenir avec eux de ce qu’ils allaient élaborer et enseigner.»

Notons qu'un citoyen de Saint-Antoine-de-Tilly, Jean Blais, a participé au projet d'Eugénie Émond avant son décès. D’ailleurs, d’autres l’ont peut-être suivi depuis. C'est ce qui rend ces témoignages encore plus «précieux», estime-t-elle.

Enfin, un événement soulignant la sortie du livre sera tenu le 18 novembre prochain à la crêperie Du côté de chez Swann, à Saint-Antoine-de-Tilly, de 17h à 19h.

 

 

 

 

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