vendredi 6 juin 2025
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Couverture ambulancière

Des premiers répondants essentiels

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Photo: Archives

05 juin 2025 06:52

Saint-Antoine-de-Tilly, Saint-Apollinaire, Saint-Gilles, Laurier-Station, Sainte-Croix et Val-Alain sont les seules municipalités de la MRC de Lotbinière qui ont un service de premiers répondants. Cela représente le tiers des municipalités et un peu plus de 55 % de la population du territoire, soit un peu mieux qu’au Québec où la moitié de la population n’a pas accès à un service de premiers répondants.

Cette situation est préoccupante aux yeux du Vérificateur général du Québec (VGQ). Dans son plus récent rapport (couvrant la période d’avril 2020 à décembre 2024), il note que dans les municipalités qui ne bénéficient pas d’un service de premiers répondants, 45 % des interventions très urgentes (arrêt cardiaque, par exemple) ont un temps de réponse de plus de 10 minutes.

«Il est démontré qu’une réponse rapide aux appels très urgents permet de diminuer les décès et de réduire la période et les dépenses d’hospitalisation ainsi que les risques de séquelles à long terme», souligne-t-il dans son rapport, ajoutant que selon «plusieurs études scientifiques», les chances de survie sont presque nulles après 10 minutes dans le cas d’un arrêt cardiorespiratoire.

«J’ai sauvé deux vies en étant premier répondant. Si l’ambulance postée à Saint-Apollinaire répond à un autre appel et si jamais on a besoin d’une ambulance pour un arrêt cardiorespiratoire, l’ambulance vient de Lévis. Ça peut être long. Avec le service de premiers répondants, avec le défibrillateur, on a été capable de réanimer deux personnes. Ça n’a pas de prix», a souligné le directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Antoine-de-Tilly et responsable des premiers répondants de la Municipalité, Martin Simon.

D’ailleurs, Saint-Antoine-de-Tilly a un service de premiers répondants depuis plus de 20 ans et il est de niveau trois, ce qui lui permet de répondre à tous les appels, de la simple coupure à l’arrêt cardiorespiratoire. «Les résidents de Saint-Antoine-de-Tilly sont bien desservis. C’est quelque chose que les citoyens apprécient beaucoup. Nous avons quatre équipes de deux premiers répondants. Nous sommes capables de couvrir le territoire 24 heures sur 24, sept jours sur sept», a renchéri M. Simon.

Pour le responsable du service de premiers répondants de Laurier-Station, Patrick Rousseau, le constat que fait le VGQ est réel. «Les ambulanciers en place ne sont pas toujours sur le territoire, d’où l’importance d’avoir des premiers répondants qui puissent répondre rapidement aux urgences vitales. C’est sûr et certain que ça améliorera les chances de survie de la population.»

Financement

Le nerf de la guerre, c’est l’argent, poursuit Patrick Rousseau. Pour répondre à l’objectif gouvernemental d’avoir 80 % du territoire couvert par des services de premiers répondants, il faut qu’il y ait un financement. Si les coûts du matériel et la formation sont assurés par les centres intégrés de santé et de services sociaux, le salaire des premiers répondants est à la charge des municipalités.

«Le financement par le gouvernement dans la mise en place du service va faire toute la différence dans la volonté municipale de vouloir des premiers répondants.»

Les services de premiers répondants revêtent une grande importance, de l’avis du VGQ. Selon les données qu’il a compilées, pour les appels très urgents en 2023-2024, «les premiers répondants seraient arrivés avant l’ambulance dans 73 % des cas». Cette avance serait de plus de neuf minutes dans les municipalités rurales.

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