Depuis mardi, les membres de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) oeuvrant dans le système public sont appelés à cesser toute participation aux activités médico-administratives. De plus, les membres du regroupement refusent de participer à toute action concernant le Dossier santé numérique ainsi que tout projet ou activité médico-administrative sans rémunération prévue ou garantie.
Toutefois, pour éviter de provoquer des impacts directs aux patients, les médecins de famille continueront de participer aux réunions interprofessionnelles liées aux soins directs aux patients, concevoir des listes de garde, discuter des dossiers patients et remplir les formulaires au service des patients (SAAQ, CNESST, etc.).
Notons également que la FMOQ a déposé vendredi, devant la Cour supérieure du Québec, une demande introductive d'instance pour négociation de mauvaise foi.
«Malgré l’engagement récent et public du gouvernement d’adopter un ton plus constructif dans ses négociations, aucun véritable changement d’approche n’a depuis été constaté. Le gouvernement de la CAQ n'hésite pas à appuyer ses propos et ses ''solutions'' sur des vérités alternatives plutôt que sur des faits, allant jusqu’à inclure les médecins de famille en congé de maternité, en congé de maladie et à la retraite totale ou partielle pour faire croire à la population que le tiers des médecins de famille pourrait travailler davantage. Pourtant, l'étude signée par les HEC, que le gouvernement invoque fréquemment, a confirmé que les médecins de famille travaillaient déjà plus que la moyenne des travailleurs québécois», a expliqué la FMOQ pour justifier ses moyens de pression.
L'association a aussi fait savoir que ses dirigeants rencontreront les hautes instances gouvernementales ce mercredi. Si cette rencontre ne témoigne pas d’une «réelle bonne foi et s’avère infructueuse», la FMOQ évaluera alors la possibilité de demander aux médecins de famille de cesser toute activité d’enseignement et de supervision auprès des étudiants en médecine au niveau pré-clinique et à l’externat.
«Ces décisions, adoptées à majorité par nos instances décisionnelles composées de médecins de famille actifs, traduisent un large consensus de terrain. Elles reflètent d’abord et avant tout la volonté des médecins de famille d’assurer à la population un accès réel et durable aux soins, mais aussi la détermination de la profession à défendre la médecine de famille et à protéger l’avenir de notre réseau de santé», a renchéri la FMOQ.
Notons finalement que la grogne des médecins est liée au projet de loi 106, déposé le 8 mai par le ministre de la Santé. Par cette pièce législative, Christian Dubé et le gouvernement caquiste veulent réformer la rémunération des médecins québécois en liant une partie de leur salaire à des indicateurs de performance, principalement le volume de patients vus.