L’activité de cette année a permis au Groupe de réflexion et d’action sur la pauvreté (GRAP) de Lotbinière de revenir sur les retombées qu’ont eues la Marche Du pain et des roses et la Marche mondiale des femmes.
Dans la MRC de Lotbinière, cela a mené au développement de la Ressourcerie de Lotbinière et la Coopérative de solidarité de services à domicile de Lotbinière. Les femmes derrière la fondation de ces deux organisations ainsi que celles qui s’en occupent aujourd’hui ont partagé le raisonnement qui les a menées à l’implantation des organisations ainsi que les impacts actuels dans la communauté.
«Un groupe de femmes a voulu créer une petite entreprise d’économie sociale pour favoriser la création d’emploi, avoir des vêtements à petits prix et réduire le gaspillage», a raconté Thérèse Larochelle, la femme derrière la Trésorerie qui est devenue la Ressourcerie.
Aujourd’hui, a poursuivi la gérante Lucie Jacques, la Ressourcerie emploie neuf personnes, dont deux avec des limitations et compte six bénévoles. «L’année dernière nous avons traité 428 000 livres de dons. Un tri méticuleux est fait et la marchandise que nous jugeons adéquate est mise en vente au magasin. 93 % ont été récupérés et déviés du site d’enfouissement.» L’organisation a vu également sa clientèle se diversifier, allant des familles aux adolescents, aux personnes âgées et aux nouveaux arrivants.
«L’objectif derrière la création de la coop était de s’assurer un salaire et une sécurité», a expliqué l’une des fondatrices de la Coopérative de solidarité et de services à domicile de Lotbinière, Janice Hamel. Quant à Sylvie Roy, une autre des fondatrices, cela lui a donné envie de retourner aux études et «d’aller plus loin dans la vie».
«On a maintenu les mêmes services de base et on a amélioré le panier de services […] On est toujours présent dans les 18 municipalités de la MRC de Lotbinière. On a du personnel et des clients dans chacune des 18 municipalités. Après 26 ans, c’est 129 employés dont 95 % sont des femmes», a poursuivi la directrice générale de l’organisation, Suzanne Cyr.
Revendications
La journée s’est poursuivie avec la présentation des cinq revendications majeures de la Marche mondiale des femmes 2025 par leurs porteuses.
Elles ont énoncé le droit pour les femmes et les filles de vivre en paix et en sécurité ; le droit à un accès gratuit et universel à des services publics de qualité notamment en santé et services sociaux et en éducation ; le droit des femmes et des filles à pouvoir faire leurs propres choix et qu’ils soient respectés ; le droit de vivre dans un environnement sain et respectueux des humains, des communautés et de la biodiversité ; le droit à un revenu décent garantissant une autonomie économique aux femmes pour vivre dans la dignité.
Par la suite, un cortège de manifestants a marché quelques centaines de mètres, du Complexe des Seigneuries, de Saint-Agapit, au bureau de la députée Isabelle Lecours. Des objets symbolisant les cinq revendications ont été remis à l’attachée politique de l’élue, Camille Jean.
Lorem Ipsum Dolor Sit Amet
Lutter contre la pauvreté
La Marche Du pain et des roses a commencé le 26 mai 1995. Pendant dix jours plus de 800 femmes parties de Montréal, Longueuil et Rivière-du-Loup marchent en direction de Québec. L’objectif de cette manifestation organisée, entre autres, par la présidente de la Fédération des femmes du Québec de l’époque, Françoise David, est de lutter contre la pauvreté qui afflige les femmes au lendemain de la récession du début des années 1990.
De cette première action est née la Marche mondiale des femmes en 2000, un mouvement international initié, entre autres, par Manon Massé et qui vise la lutte à la pauvreté et la violence faite aux femmes. La Marche mondiale des femmes revient tous les cinq ans.
Au Québec, ces activités militantes ont mené, entre autres, à l’adoption de la Loi sur l’équité salariale (1996), augmenté le salaire minimum à plusieurs reprises, permis la perception automatique des pensions alimentaires, améliorer l’accès à la formation professionnelle et soutien accru aux victimes de violence conjugale.