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Berce du Caucase

Une lutte qui porte ses fruits

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Nerprun bourdaine. Photo : Courtoisie

11 oct. 2023 07:50

La lutte que mène l’Organisme de bassins versants (OBV) de la zone du Chêne contre la berce du Caucase porte fruit. Cet été, ce sont tout près de 5 000 plants qui ont été arrachés sur le territoire de la MRC de Lotbinière.

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«Pour ce qui est de la berce du Caucase, la réponse est positive, ça va en diminuant», a mentionné Louis-Alexandre Briand, technicien en environnement à l’OBV du Chêne. En 2023, les équipes de l’OBV ont arraché 4 935 plants par rapport à 5 833 en 2022. De plus, ces chiffres sont loin de l’année record de 2020 où 19 808 plants avaient été enlevés.

Par ailleurs, peu de nouveaux sites ont été trouvés cette année. Par rapport à l’année dernière, on en compte un de plus, à Saint-Antoine-de-Tilly. M. Briand ajoute que les colonies découvertes au cours des dernières années ne sont pas aussi importantes que celles identifiées au début de la campagne d’éradication.

Si les efforts déployés jusqu’à présent portent fruit, l’OBV est encore loin de la coupe aux lèvres puisqu’une graine peut demeurer en dormance pendant au moins sept ans avant de pousser. «L’an prochain, nous ferons un suivi des sites avec l’objectif zéro graine en tête. Lorsque l’on passe, on ne laisse aucun plant monter en fleurs et en graines. On arrache tout», a rappelé M. Briand.

Déjà, des résultats peuvent être constatés en bordure de route ou dans les tout premiers sites qui ont été visités. Quelques plants solitaires peuvent pousser, mais ils sont rapidement arrachés.

Nouvel envahisseur

Quelques plants de Nerprun bourdaine ont été retrouvés dans la forêt de la Seigneurie de Lotbinière, dont un qui est âgé de huit ans. Sur l’ensemble du territoire, 13 plants ont été découverts dans 8 localités. Les premiers signalements sont venus de Saint-Sylvestre et de Saint-Gilles, ce qui a permis d’émettre l’hypothèse qu’il y en avait ailleurs, d’où le projet d’acquisition de connaissances mis sur pied cette année.

«C’est l’une des rares plantes exotiques envahissantes qui va agir en milieu forestier. Elle a le potentiel d’empêcher la succession forestière, la capacité de créer beaucoup de graines et de se reproduire rapidement. Elle a une croissance très rapide (deux mètres par année) en pleine lumière», a expliqué le chargé de projet à l’OBV du Chêne, Olivier Jobin-Careau.

Il ajoute que la plante cause déjà bien des maux de tête aux producteurs forestiers de la région de l’Estrie. « S’il n’y a pas un contrôle, rien ne peut pousser. Ça nécessite plusieurs débroussaillages par année pour espérer que les autres arbres poussent.»

L’arbuste peut atteindre huit mètres de haut et a un fort impact sur la biodiversité. Sa croissance rapide étouffe les plantes indigènes. En milieu agricole, il peut accueillir plusieurs pathogènes. Il compromet les terres en friche. Il libère une toxine nocive pour les amphibiens et est agressif en milieu humide. Ses graines ont une faible valeur nutritive pour les oiseaux et il est d’un faible intérêt pour les herbivores.

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