Elles ont été faites sur de petits et moyens arbustes sur une étendue couvrant 12 hectares de territoire. Pour l’organisme, si autant de plants ont été repérés sur une si petite superficie, cela veut dire que la plante est déjà présente dans l’ensemble de la région.
«Les premiers signalements dans la MRC de Lotbinière étaient localisés aux environs de Saint-Gilles et de Saint-Sylvestre. Nous avons regardé dans la forêt seigneuriale et nous en avons trouvé. Le message à retenir, c’est qu’il est déjà un peu partout sur le territoire», a résumé le chargé de projet à l’OBV du Chêne, Olivier Jobin Carreau, ajoutant que le plus vieux spécimen qui a été trouvé cette année avait déjà 25 ans.
Le problème avec cette espèce exotique envahissante, c’est qu’elle n’est pas facile à identifier. «Un arbre dans une forêt, c’est difficile à repérer», a-t-il poursuivi. Afin de le reconnaître, il faut s’attarder à ses feuilles qui sont arrondies, luisantes et non dentelées. Ses fleurs sont blanches et ont cinq pétales. Elle produit des fruits pendant tout l’été, donc à différents stades de maturation dont la couleur passe du vert, au rouge et au noir.
«La plante est très dure à confiner en raison du mode de dispersion», a mentionné M. Jobin Carreau. La propagation du Nerprun bourdaine se fait par le biais, entre autres, des oiseaux qui vont s’en nourrir.
Pas incontrôlable
La situation sur le territoire de la MRC de Lotbinière n’est pas critique, estime Olivier Jobin-Carreau et elle ne se compare pas à celle de l’Estrie, un territoire qui est envahi par l’espèce depuis plusieurs années.
L’OBV a d’ailleurs fait une visite dans cette région au printemps dernier afin d’acquérir des connaissances qui permettront d’intervenir rapidement pour ralentir la propagation de la plante. «Le succès de nos opérations dépendra de notre capacité à les repérer rapidement dans les prochaines années», a soutenu Olivier Jobin-Carreau.
Il soutient qu’il n’est pas trop tard pour agir, la propagation n’est pas encore généralisée comme elle l’est en Estrie.
«On désamorce un envahissement qui a pris au moins 25 ans à se mettre en place. Le temps d’envahissement est aussi relatif à l’exposition des plants à la lumière. S’ils y ont accès, ils peuvent mûrir rapidement et empirer la situation. Si nous avions agi plus tôt, on n’aurait pas le type d’envahissement que nous avons, mais c’est encore le moment d’agir. Cet envahissement qu’on a repéré avec 13 plants avait atteint une maturité pour produire des fruits. Nous étions au bord de l’explosion de la population. Imaginez si nous avions attendu encore cinq ans», a-t-il noté.
Une plante qui prend toute la place
Le Nerprun bourdaine peut atteindre huit mètres de haut et a un fort impact sur la biodiversité. Sa croissance rapide étouffe les plantes indigènes. Il produit des milliers de fruits pendant l’ensemble de la saison estivale.
En milieu agricole, il peut accueillir plusieurs pathogènes. Il compromet les terres en friche. Il libère une toxine nocive pour les amphibiens et est agressif en milieu humide. Ses graines ont une faible valeur nutritive pour les oiseaux et il est d’un faible intérêt pour les herbivores.
L’été prochain, M. Jobin-Carreau invite ceux qui croient avoir repéré du Nerprun bourdaine à envoyer des photos à l’OBV du Chêne qui se chargera de faire les vérifications et les interventions, si elles sont nécessaires.