Dans la MRC de Lotbinière, elles étaient un peu moins que le tiers (32,5 %). Bien que cette proportion soit faible, elle est la plus élevée depuis l’élection de 2005 et constitue une nette progression par rapport à ce scrutin où elles comptaient pour seulement 23 % de la cohorte d’élus.
«D’une élection à une autre, les statistiques démontrent que la proportion de femmes qui se portent candidates aux élections générales municipales du Québec équivaut pratiquement à la proportion de femmes qui accèdent à la fonction d’élues municipales. Ce constat laisse penser que lorsque les femmes présentent leur candidature aux élections municipales, elles ont autant de chances que les hommes d’être élues», peut-on lire dans une étude publiée en 2022 par le ministère des Affaires municipales.
Cette conclusion se vérifie aussi dans la MRC de Lotbinière. Pour la période de 2005 à 2021, la proportion d’élues est égale et parfois même un peu plus élevée que celle des candidates.
En 2021, les femmes représentaient 31 % des candidatures et 32,5 % des élues ; en 2017, elles comptaient pour 24 % des candidatures et 26,9 % des élues ; en 2013, elles étaient 26 % des candidates et 26,1 % des élues ; en 2009, elles représentaient 27 % des candidatures et 29 % des élues. Enfin, en 2005, elles comptaient pour 23 % des candidatures et 23 % des élues.
Source: Élections Québec
De plus, lorsqu’elles sollicitent le poste de mairesse, elles sont pratiquement toujours élues.
En 2005, sur cinq candidatures dans cinq municipalités différentes, quatre femmes ont été élues. En 2009, trois candidates dans trois municipalités ont été élues. En 2013, quatre candidates dans quatre municipalités ont été élues par acclamation. En 2017, quatre candidates se sont présentées dans autant de municipalités. Trois ont été élues.
Enfin, en 2021, elles étaient cinq candidates dans quatre municipalités. Quatre ont été élues. Par ailleurs, la candidate défaite partageait le bulletin de vote avec une autre femme.
Susciter un intérêt
Afin d’augmenter la représentation féminine au palier municipal, le Centre-Femmes de Lotbinière a posé différentes actions au cours des derniers mois. L’organisation a notamment fait des représentations auprès des élus actuels de la MRC de Lotbinière pour les inviter à approcher les femmes de leur communauté qui pourraient être intéressées dans une implication politique.
«Certaines femmes ne pensent pas nécessairement à se présenter. Parfois, il faut les encourager à le faire», a expliqué la directrice générale du Centre-Femmes de Lotbinière, Martine Turgeon. Cette dernière estime que l’initiative a porté ses fruits.
Par ailleurs, l’organisme a également convié les élues, dont les quatre mairesses, à participer à un 5 à 7 de réseautage avec des femmes qui souhaitent briguer les suffrages. Une vingtaine de femmes de
12 municipalités se sont présentées à la rencontre du 16 septembre.
«Ça permet une rencontre entre des femmes qui sont déjà là et des femmes qui souhaitent s’impliquer. Nous pensons que c’est intéressant autant pour obtenir de l’information que de démystifier le rôle d’élu. Ces femmes ont pu aussi se créer un petit réseau sur lequel s’appuyer», a poursuivi Mme Turgeon.
Parallèlement au désir de s’impliquer, les femmes ont également plusieurs questions par rapport au rôle d’élu. L’activité a permis d’en pointer plusieurs, a soutenu Mme Turgeon.
«Elles sont préoccupées par la charge de travail que représente le fait d’être élue au conseil municipal. Elles ont aussi abordé la question de la formation et celle de la conciliation travail, famille, vie personnelle. Être conseillère municipale dans une ville comme Lévis peut représenter un emploi à temps plein, mais en région rurale, ce n’est pas un emploi principal. Il s’ajoute à la charge professionnelle et familiale», a-t-elle soulevé, ajoutant que la rémunération ne représente pas la part de responsabilité que représente la fonction.