L’indice de littératie mesure les connaissances en lecture et en écriture chez une personne. Il est divisé en cinq niveaux, où le niveau 5 représente des connaissances poussées et le niveau 1 des connaissances de base. Actuellement, au Québec, 51,6 % des personnes de 15 ans et plus n’atteignent pas le niveau 3, qui correspond, entre autres, à la capacité de lire, comprendre et interpréter le sens de textes plus longs.
«Pour ABC Lotbinière, nous sommes rassurés que la situation soit stable dans notre MRC, avec une légère amélioration. Ce que cette étude relève, c’est que plus de la moitié des Québécois ont un niveau de littératie jugé insuffisant. Plusieurs facteurs influencent ces statistiques, notamment les mouvements de population et la perte progressive des acquis langagiers au fil du temps», a souligné le directeur d’ABC Lotbinière, organisme dédié à l’alphabétisation et la francisation dans la MRC de Lotbinière, Xavier Beaupré.
Cette étude faite par l’économiste Pierre Langlois s’appuie notamment sur les données des recensements de 2016 et de 2021. Selon ces chiffres, en 2021, la MRC de Lotbinière comptait 6 095 personnes âgées de 15 ans et plus sans diplôme d’étude secondaire (DES) ou d’une attestation d’équivalence (AE). Chez les 25 à 64 ans, ce nombre était de 2 700 personnes.
La MRC de Lotbinière comptait aussi 5 810 personnes de 15 ans et plus qui détenaient uniquement un DES ou une AE. Chez les 25 à 64 ans, ils étaient 3 150 à seulement avoir obtenu l’un ou l’autre.
«Pour les organismes en alphabétisation populaire, ce sont ces gens que nous voulons aider. Notre mission est de rehausser leur niveau de littératie en offrant une forme d’éducation alternative. Les ateliers sont offerts dans un contexte informel et sont centrés sur les besoins de chacun. Nous aidons aussi des personnes à se préparer avant de faire un retour à l’école, ce qui améliore leurs chances de réussite. Malheureusement, 57,3 % de notre population a un niveau de littératie insuffisant et c’est bien trop. Si elles sont surreprésentées dans les ménages à faible revenu, elles existent dans toutes les sphères de la société et à tout âge», a soutenu M. Beaupré.
Amélioration pas assez rapide
Selon l’étude de Pierre Langlois, la situation s’améliore partout au Québec. Cependant, cette appréciation ne se fait pas à la même vitesse d’une région à l’autre. Ce rattrapage est bien souvent moins rapide que prévu et insuffisant par rapport à Montréal, qui a le meilleur indice de littératie de la province à 46,3 % de sa population qui n’a pas le niveau 3.
Parmi les raisons évoquées qui expliquent cet écart, il y a la pénurie de main-d’œuvre qui peut entraîner une entrée plus rapide sur le marché du travail, au vieillissement de la population qui limite la croissance du profil scolaire de plusieurs MRC et à l’arrivée plus importante d’une immigration spécialisée ainsi qu’à la présence de plusieurs universités dans la Métropole.
Ainsi, la Fondation pour l’alphabétisation perçoit dans ces résultats l’urgence de renforcer les efforts pour améliorer les compétences en littératie au Québec. Elle rappelle qu’il faut travailler à la réduction du décrochage scolaire, notamment chez les garçons, à encourager la fréquentation collégiale, à améliorer le profil de littératie des élèves des écoles de métiers et des centres professionnels, ainsi qu’à mettre en place une stratégie nationale de formation continue en milieu de travail.