samedi 27 juillet 2024
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William Bergeron

Un lutteur pas comme les autres

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William Bergeron (Happy Applewood) et Steve Boutet (Stephen Sullivan) croiseront le fer à Laurier-Station/Saint-Flavien, lors du prochain gala de la NSPW, le 24 novembre. Photo : Mélanie Labrecque

01 nov. 2023 08:45

William Bergeron, de Laurier-Station, roule sa bosse dans le milieu de la lutte depuis quatre ans avec la NSPW. Celui que les amateurs connaissent sous le nom d’Happy Applewood s’épanouit dans ce milieu malgré son trouble du spectre de l’autisme (TSA).

«J’ai eu de la difficulté à me faire accepter quand j’étais jeune parce que j’avais un TSA, de l’anxiété et un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). On m’a accepté tout de suite comme je suis quand j’ai joint la NSPW. Je n’ai pas eu à me cacher derrière un masque. Ils m’ont compris tout de suite», a-t-il lancé, soulignant l’esprit de famille qui règne entre les lutteurs.

Les personnes qui vivent avec un TSA doivent surmonter plusieurs défis au quotidien. Ils peuvent, entre autres, être surstimulés par les sons, la lumière ou le toucher, se sentir mal à l’aise et devenir anxieux. Par sa nature, la lutte implique un nombre important de ce genre stimuli qui représente un enjeu pour les personnes TSA. Pourtant, William se sent à l’aise dans ce milieu.

«J’essaie d’être dans le présent. Je vais me souvenir de mon premier combat toute ma vie. J’ai fait mon premier match avec Steve [Boutet qui interprète Stephen Sullivan]. Il me regardait et m’a demandé si ça allait. Il me trouvait blême. Il m’a pris en retrait et m’a dit que tout allait bien aller. Lorsque ma chanson a commencé, j’étais anxieux, mais quand j’ai traversé le rideau, l’anxiété est partie. C’est ce que j’aime de la lutte. Tous mes petits problèmes partent quand vient le temps de traverser le rideau et je vis le moment présent», a raconté le jeune homme.

Pour le président de la NSPW, Steve Boutet, le cheminement de William est impressionnant. «Ça se voyait dans son visage et sa gestuelle qu’il était ailleurs dans sa tête. C’est pour ça que je lui disais d’arrêter de penser. Quand il le fait, ça ne paraît pas. […] C’est hot de sa part parce que ça ne doit pas être facile. […] Il peut mettre ça de côté et foncer. Je trouve ça admirable. [...] Ça prouve que la lutte c’est un sport qui accepte tout le monde. Peu importe ta différence, tu as ta place dans la lutte.»

Une passion d’enfance

La passion de William Bergeron pour la lutte remonte à son enfance. Il se souvient des moments privilégiés qu’il passait avec son père à regarder des galas de lutte. «J’en mangeais matin, midi et soir avec lui. Malheureusement, nous n’avons pas pu assister à un gala, mais j’avais des chandails, des figurines et des casettes en masse», a expliqué M. Bergeron.

Le premier match qu’il a regardé avec son père, sur cassette vidéo, c’était celui qui opposait Macho Man et Ricky Steamboat lors du gala Wrestlemania 3. «C’est là que j’ai eu envie de découvrir ça.»

Les années ont passé et l’envie de lutter a grandi, mais il ne connaissait pas les ressources qui lui permettraient de monter dans le ring. Un gala de lutte tenu à Saint-Agapit, dans le cadre de l’Expo, a tout changé. Pendant toute la saison 2018-2019, il a suivi les activités de la NSPW sur la plateforme Twitch et a assisté au gala Golden Opportunity au Centre des congrès de Québec.

«J’étais époustouflé. J’ai découvert qu’il y avait quelque chose de possible avec ça. Une semaine plus tard, Steve m’a lâché un coucou sur Messenger. Il m’a demandé si j’étais intéressé et j’ai dit oui.»

Un gala devant les siens

Le 24 novembre prochain, la NSPW tiendra un premier gala à Laurier-Station/ Saint-Flavien, à la salle des Lions. La carte principale opposera Happy Applewood et Stephen Sullivan.

«Ma job, en tant que vétéran et méchant du match sera de lui donner le match de sa vie. Il va briller le plus possible. Tout ce qu’il voudra faire, on le fera pour que ce soit un match dont il se souviendra toute sa vie», a indiqué Steve Boutet.

Pour William, ce sera la première fois qu’il luttera à domicile devant sa famille et ses amis. «Je suis content que ce soit nous qui luttons ensemble parce que ce sera gros. Avec Steve, je suis certain de ne pas faire une crise d’anxiété. Je suis entre bonnes mains et je ne vais pas oublier cette soirée. Je vais essayer d’être dans le moment présent, même si ce sera tout un défi.»

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