samedi 27 juillet 2024
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Négociations dans le secteur public

La FIQ veut une réduction de la charge de travail pour ses membres

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Photo : Jonathan Borba - Unsplash

20 sept. 2023 03:00

Déplorant une nouvelle fois que la charge de travail des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques est trop lourde, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a demandé au gouvernement provincial de s'attaquer au problème, citant un sondage commandé auprès de ses membres.

Selon l'enquête dont les résultats ont été dévoilés ce mercredi, 83 % des répondantes interrogées ont indiqué que c'est à cause de la surcharge de travail qu'elles doivent, «à contrecœur, couper court et ne pas donner tous les soins dont les patients ont besoin».

Concrètement, les répondantes du sondage ont indiqué que seulement 65 % des prélèvements ont été faits correctement. 53 % des professionnelles en soins sondées ont également dit être capables d'évaluer leurs patients correctement et 33 % des répondantes ont indiqué qu'elles ont été capables de préparer le départ de l'établissement avec le patient et ses proches.

«Les soins non faits, ça veut dire de l'enseignement qui n'est pas fait à une nouvelle mère qui vient d'accoucher. Ça veut dire ne pas avoir le temps de parler à la famille d'un patient qui vient d'apprendre qu'il a le cancer. Ça veut dire ne pas être capable de faire de la prévention auprès du patient qui va recevoir des soins à domicile. Toutes ces omissions, causées par une charge de travail démesurée, ont un réel coût humain et financier. Ce sont des patients plus malades, plus longtemps, et plus de professionnelles en soins démoralisées parce qu'elles ne sont pas capables d'agir comme elles le devraient», a souligné Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

Pour s'attaquer à ce problème, le syndicat demande que Québec légifère pour mettre en place des ratios professionnelle-patients. En plus d'assurer de meilleurs soins, la FIQ estime que cette solution permettrait «de stopper l'exode et de ramener le réseau de la santé à un point d'équilibre».

«La seule solution durable à ces problèmes qui traînent depuis trop longtemps a été appliquée en Australie, en Californie et la Colombie-Britannique s'est engagée à le faire. Il faut légiférer sur des ratios professionnelles en soins/patients et s'y tenir. Poursuivre sur la voie actuelle, c'est se vouer à l'échec. Les professionnelles en soins n'en peuvent plus et si on continue de toujours leur en demander plus, elles vont simplement aller faire autre chose. Qui pourra les blâmer? Ce qu'on vit, ce n'est pas une pénurie de main-d'œuvre, c'est un sauve-qui-peut causé par des conditions de travail exécrables», a conclu Mme Bouchard.

 

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