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Une situation qui ne s’améliore pas

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Les deux femmes rencontrées par Le Peuple Lotbinière ont partagé qu’il est encore plus difficile de faire l’épicerie, en raison de l’inflation. Photo : Mélanie Labrecque

16 nov. 2023 06:44

Alors que les prix à la consommation et les taux d’intérêt augmentent, la résilience des consommateurs à faible revenu face à ces changements faiblit. En mars 2022, Le Peuple Lotbinière avait rencontré Nancy Vaillancourt et Marie-Josée Rochette pour discuter de l’impact de l’inflation dans leur quotidien. Près de 20 mois plus tard, leur situation ne s’est pas améliorée.

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Un 200 $ d’épicerie en 2022 coûterait probablement le double aujourd’hui, a estimé Nancy Vaillancourt. D’ailleurs, elle fréquente assidûment les magasins Dollarama. Cela lui permet d’économiser suffisamment pour pouvoir acheter des produits alimentaires plus chers, comme la viande hachée, du yogourt ou du lait.

«Pour 100 $, au Dollarama, j’ai plusieurs boîtes de conserve de Chef Boyardi, des Ramens, du pain, etc. Il manquerait seulement des produits laitiers. Pour la même somme à l’épicerie, je n’aurais pas tout ce que j’ai au Dollarama», a expliqué Nancy Vaillancourt. Tout ce qui manque au rayon alimentation serait des produits laitiers, affirme-t-elle. Elle ajoute que les formats familiaux à l’épicerie permettent à l’occasion d’économiser.

Éplucher les circulaires n’est plus suffisant. Il faut faire preuve de créativité dans la planification des menus et des achats, croient les deux femmes. Ajouter une portion de gruau à sa sauce à spaghetti pour la rendre plus consistante et nourrissante, diminuer ses achats de viande et introduire des protéines végétales s’additionnent à une planification plus serrée où les achats doivent être prévus longtemps à l’avance.

Par ailleurs, certaines participantes aux cuisines collectives du Centre-Femmes font des portions plus petites avec les repas cuisinés en groupe. Elles y ajouteront d’autres accompagnements pour pouvoir en profiter plus longtemps, a constaté l’intervenante au Centre-Femmes, Marilyn Shallow.

 Charge mentale accrue

 Toutefois, ce genre d’exercice devient de plus en plus épuisant. «Dans nos groupes de cuisine collective, on remarque que les filles sont plus fatiguées. La charge mentale de tout calculer, de planifier les repas, le ‘‘Qu’est-ce qu’on mange?’’ sont de plus en plus lourds à supporter», a indiqué Mme Shallow.  «Je ne suis plus capable de faire à manger. Je suis épuisée seulement à y penser», a secondé Nancy Vaillancourt.

La vie en milieu rural peut aussi amener son lot d’enjeux qui pèsent sur les épaules des plus vulnérables. Contrairement à Nancy Vaillancourt, Marie-Josée Rochette ne possède pas de voiture. Elle n’a donc pas accès à l’ensemble des marchés d’alimentation pour faire ses achats et dépend des autres pour se déplacer. «C’est une grosse problématique, mais il y a des gens assez gentils qui m’accompagnent à l’épicerie», a-t-elle décrit. 

De son côté, la situation financière de Nancy Vaillancourt a complètement basculé. Un accident de travail l’a rendue inapte au travail. Aujourd’hui, en plus de vivre le «deuil» de son indépendance, elle se retrouve sur l’aide sociale avec deux jeunes enfants encore à sa charge.

 Le symptôme d’un problème plus grand

«C’est la vie, il faut continuer, mais ça me crée beaucoup d’anxiété», affirme Marie-Josée Rochette. Si réussir à s’alimenter convenablement est difficile, elle constate que ce n’est qu’un symptôme d’un enjeu de société plus vaste.

Elle note, entre autres, la hausse des loyers (le sien a augmenté de 200 $ par rapport à 2022), le coût de l’essence, de l’électricité et autres obligations financières, mais les revenus ne suivent pas la cadence. Les personnes les plus vulnérables de la société s’en trouvent donc plus affectées.

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