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Visions différentes et points en communs

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Photo: Mélanie Labrecque

21 sept. 2022 09:36

POLITIQUE. Les trois candidates aux élections provinciales du 3 octobre dans la circonscription de Lotbinière-Frontenac, Christine Gilbert (Québec solidaire), Isabelle Lecours (Coalition avenir Québec) et Louise Marchand (Parti québécois) représentent des visions différentes du spectre politique québécois. Pourtant, elles partagent un point commun, elles ont toutes choisi de faire le saut en politique active.

Elles aspirent à améliorer les conditions de vie des Québécoises et croient que c’est leur nombre de plus en plus important qui a permis de faire progresser des enjeux importants. L’atteinte de la zone paritaire (40 % à 60 %) permettra de maintenir ces avancées.

«Force est de constater que les métiers à prédominance féminine demeurent moins bien payés que les métiers à prédominance masculine. Le manque de pouvoir entre les mains des femmes au gouvernement n’y est sûrement pas étranger», a analysé Mme Gilbert.

«Je pense que notre voix se doit d’être entendue de façon équitable, au même titre que celles des hommes, des personnes non genrées et LGBTQ+. Les préoccupations et les enjeux des femmes sont différents de ceux des hommes et doivent être défendus de façon égalitaire par des femmes», a soutenu Louise Marchand.

«Il est plus que temps qu’on puisse avoir notre place en politique. Lorsque l’on veut changer les choses, c’est le bon endroit. À la CAQ, nous avons 55 % de candidates. Je suis extrêmement fière. Je suis aussi contente de voir que dans Lotbinière-Frontenac, il y a trois candidates. Ce sont de belles candidatures et il faut être fier que des femmes osent se présenter», a renchéri Isabelle Lecours.

Avancées tangibles

Louise Marchand rappelle que depuis plus de 25 ans, les femmes assises au Salon bleu ont permis plusieurs avancées, comme le droit à la non-discrimination des femmes enceintes, la Loi sur l’équité salariale, la création des centres de la petite enfance ou la Loi sur l’assurance parentale. Elle ajoute que l’ancienne cheffe du Parti québécois, Pauline Marois, a ouvert plusieurs portes à celles qui l’ont suivie. Elle a été la première femme enceinte élue et nommée à l’Assemblée nationale. Elle a aussi été la première femme première ministre du Québec.

Pour sa part, Isabelle Lecours rappelle que ce souci d’égalité chez les femmes remonte à plusieurs décennies en soulignant le combat qu’elles ont mené au 20e siècle pour obtenir le droit de vote. «Je crois que c’est la première grande réalisation. Je ne suis pas la première en politique et je ne serais pas la dernière, mais chacune a mis l’épaule à la roue pour faire avancer la cause des femmes.»

«Un bel exemple qu’amènent davantage de femmes en politique a été la mise sur pied du comité transpartisan pour les personnes victimes d’une agression sexuelle ou de violence conjugale. […] Ceci démontre comment les femmes peuvent faire les choses autrement», a noté Christine Gilbert.

Obstacles

À différents niveaux, elles doivent aussi composer avec le comportement d’électeurs ou de groupes de pression qui ne partagent pas la vision de leur parti.

Jusqu’à présent, Louise Marchand n’a pas été confrontée aux menaces ou à l’intimidation. «J’ai seulement eu quelques échanges musclés, mais sans plus pour le moment. Les gens que je rencontre sont plutôt chaleureux et bienveillants à mon endroit.»

La situation est toute autre pour la députée sortante, Isabelle Lecours, et pour la solidaire, Christine Gilbert. «Depuis le dépôt de ma candidature, j’ai reçu beaucoup de commentaires sur mon physique et parfois très très déplacés», a résumé Mme Gilbert.

Du côté de Mme Lecours, puisqu’elle siège au gouvernement, les tentatives d’intimidation et les menaces ont commencé bien avant la campagne électorale et se poursuivent depuis le déclenchement de celle-ci. Elle était des candidats qui ont eu du sang apposé virtuellement sur leurs pancartes et dès le premier soir plusieurs ont été vandalisées ou retirées. «Ça prend du courage pour se présenter. […] et du courage, j'en ai.»

Et les hommes ?

Le candidat du Parti libéral, Normand Côté, déplore de son côté le double standard qui existe toujours en politique et dans les autres secteurs d’activité

«Cette présence dans les sphères décisionnelles est essentielle. C’est sur ce principe d’égalité que repose mon engagement politique personnel. […] Les femmes ont provoqué des transformations dans la société et dans la vie politique. Pensons seulement, pour les élus municipaux, à la reconnaissance des congés parentaux. Ces mêmes idées progressistes ont permis, par exemple, la création des centres de la petite enfance, une avancée majeure pour les familles. Quand je regarde mes filles et mes petites-filles, j’ai ce devoir de mémoire et d’exemplarité vers l’égalité femme-homme!»

Le candidat du Parti conservateur du Québec, Christian Gauthier, a également été invité à contribuer au reportage. Au moment de mettre sous presse, il n’avait toujours pas répondu.

Ceci était la dernière partie du dossier sur les candidatures féminines aux élections provinciales, dont la première partie a été présentée dans l’édition du 14 septembre du Peuple Lotbinière.

 

 

 

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