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Analphabétisme

L’autre face de l’analphabétisme

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Étienne, Jules, Roland et Thérèse apprennent les rudiments des nouvelles technologies avec Emmanuelle, leur formatrice (deuxième à partir de la droite). Photo : Mélanie Labrecque

12 avr. 2023 09:30

SOCIÉTÉ. Ouvrir son dossier de l’Agence de revenu du Canada, se connecter à son institution financière ou faire préparer sa prescription à la pharmacie, autant de tâches qui font partie du quotidien des Québécois. Pourtant, si les plateformes qui hébergent ces services sont censées faciliter la vie des Québécois, certains se retrouvent démunis face à elles. C’est pourquoi le Regroupement des groupes en alphabétisation populaire du Québec a consacré la Semaine de l’alphabétisation populaire, qui a eu lieu du 3 au 7 avril, à cet analphabétisme numérique.

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Les personnes âgées, celles qui sont moins scolarisées et qui ont de faibles revenus sont les plus touchées par cette nouvelle forme d’analphabétisme. Plusieurs doivent, en plus de rencontrer des difficultés à lire, écrire et compter, comprendre et naviguer dans cet univers technologique ainsi qu’avoir les moyens de se payer un outil technologique et un accès à Internet. Tout ça est couplé à des sites et des technologies moins intuitives et plus épurées faisant appel à plusieurs symboles. «On parle d’apprendre à lire la technologie», a constaté le directeur d’ABC Lotbinière, Xavier Beaupré.

Les défis que pose le virage numérique sont nombreux : perte d’autonomie, isolement, disqualification, non-recours aux services et déni des droits, etc.

«Nous avons l’impression que le gouvernement se déresponsabilise envers ces personnes. […] Il y a moins de points de service, il ne veut plus qu’on se présente dans leurs bureaux parce qu’il y a moins de personnel et il renvoie ces personnes vers le numérique en utilisant des outils technologiques. Pour beaucoup de gens, ce n’est pas une solution, c’est un problème», a dénoncé M. Beaupré.

Partir de la base

Les formations offertes en littéracie numérique et technologiques par ABC Lotbinière reviennent aux bases de l’informatique, à l’initiation aux outils technologiques comme les téléphones et les tablettes. «C’est la partie la plus longue puisque ces personnes doivent prendre confiance en leur capacité de maîtriser la technologie sans avoir peur de se tromper», a poursuivi M. Beaupré.

Une fois cette première étape passée, il y a l’apprentissage de toutes les notions de sécurité pour se prémunir des pièges, des arnaques ou des fraudes. Ce n’est qu’après ces formations générales que les apprenants peuvent passer à des cours plus avancés selon leurs besoins : services gouvernementaux, achat en ligne ou institution financière.

 

 

 

 

 

 

 

 

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