«Les centres de services scolaires n'ont pas été au rendez-vous et les formations du ministère, quand les profs y ont eu accès, sont demeurées beaucoup trop théoriques. C'est très décevant, car nous voulons avancer avec ce programme qui comporte de nombreux enjeux délicats, dont l'éducation à la sexualité. Nous souhaitons cependant que l'implantation se fasse correctement, avec de la formation plus pratique qui répond davantage aux besoins, avec le matériel nécessaire et avec des réponses à nos questions. Une fois de plus, le ministère n'apprend pas de ses erreurs, et ce sont les enseignants qui en paieront le prix si on impose le programme mur à mur et sans discernement en septembre prochain», a déploré Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Pour appuyer ses dires, le syndicat a dévoilé les résultats d'une consultation menée du 30 avril au 6 mai auprès de plus de 2 600 personnes qui enseignent le programme ECR ou CCQ. La FSE-CSQ a alors souligné que seulement 45 % des enseignants sondés qui l'enseigneront ont reçu une formation, que 68 % des répondants jugent qu'ils n'ont pas les ressources matérielles ou techniques nécessaires pour l'enseignement du programme et que 81 % des enseignants sondés considèrent qu'ils ne sont pas suffisamment formés et outillés pour enseigner le programme dans quelques mois seulement.
«Comprenons-nous bien ici : ce n'est ni faute de volonté ni en raison de leur grève de huit jours que les enseignants ne sont pas suffisamment formés. C'est plutôt parce que les centres de services scolaires n'ont pas pris les moyens nécessaires pour assurer leur formation, malgré le financement dégagé par le ministère qui, lui, n'en a pas assuré le suivi. Aucun bilan n'a été fait, aucun état des lieux n'a été constaté. Nous avons reçu des dizaines et des dizaines de pages de commentaires explicatifs, qui illustrent essentiellement la succession de portes qui ont été fermées pour les enseignants», a ajouté Mme Scalabrini. En voici un résumé :
Fin de non-recevoir
Sur son fil X (anciennement Twitter), le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a rejeté la demande du syndicat.
«On garde le cap sur l’implantation du cours Culture et Citoyenneté québécoise. L’an dernier, on a accepté de le retarder d’un an, notamment à la demande du terrain et des syndicats. On s’y prépare depuis plusieurs années et on demande la collaboration de tous. Plusieurs écoles l'offrent déjà. Le personnel a tous les outils en main pour se former d’ici la prochaine rentrée. Près de 25 formations en ligne ont été réalisées. Elles sont disponibles en tout temps sur le Web et elles se poursuivront l'an prochain. Tout le monde s'entend pour dire que le cours d'éthique et culture religieuse devait être adapté aux réalités d'aujourd'hui afin de sensibiliser nos jeunes à des thèmes comme la démocratie, la laïcité, le respect et l’éducation sexuelle. Il est temps d'aller de l'avant», a conclu le député de Lévis.