Dans la classe de quatrième et cinquième année de Mme Marie-Claude, il n’y a pas de pupitres. Il y a des tabourets, des coussins, des tables, des fauteuils ainsi qu’un espace réservé à l’avant pour les discussions et l’apprentissage. Lorsque les élèves s’y sont rassemblés, le 6 mai dernier, leurs yeux pétillaient et l’envie de raconter leur parcours entrepreneurial était palpable.

«Ce sont de belles boucles d’oreilles, comme celles qu’il y a dans les magasins», a lancé Xavier Sergerie. Au début de l’année scolaire, leur enseignante a présenté le projet de petite entreprise à ses élèves. Ils ont été emballés par l’idée.

Ensemble, ils ont pris les décisions dans chacune des étapes du processus, a assuré Mme Marie-Claude. Aucune dépense n’est faite sans que les élèves soient consultés. «Je trouve que ce sont de belles compétences, on appelle ça des compétences transversales : les compétences de vie, de collaboration, de prise de décision, de le faire de façon démocratique alors que tout le monde décide en groupe.»

«J’aime vraiment ce projet parce que ça développe ma créativité, ça nous fait apprendre de nouvelles couleurs, on ne sait jamais ce que les mélanges vont donner et ça fait aussi un beau travail d’équipe», a décrit la jeune Charlotte Giroux.

Les élèves travaillent en petits groupes de trois ou quatre à la réalisation des boucles d’oreilles, mentionne Zach Paquet. Le tout se fait en respectant les règles de sécurité, ajoute Mme Simard. Les enfants portent des gants, un sarrau, des lunettes et un masque, les fenêtres sont ouvertes et c’est elle qui fait les mélanges entre les produits. Une fois prêt, ce sont les jeunes qui décident des couleurs, s’ils mettent des paillettes, de la poudre. «Quand les mélanges sont faits, on les verse dans les moules et ça durcit», a renchéri Sophie Nadeau.

Le lendemain, il y a le démoulage, le polissage, le montage des boucles d’oreilles. S’il y en a des ratés, elles ne sont pas jetées, elles sont transformées en aimants. Les temps libres en classe servent également à travailler sur les bijoux.

La petite entreprise des enfants a aussi attiré l’attention au Défi OSEntreprendre, alors qu’elle a reçu le prix de Lauréat local étudiant du deuxième cycle du primaire.

Opération Enfants Soleil

Les ventes des bijoux se passaient tellement bien que les élèves ont décidé de donner au suivant. Les profits réalisés en avril et en mai seront remis à Opération Enfant Soleil. Ils se sont fixé l’objectif de recueillir 500 $. «On est déjà rendu à 750 $», a fièrement lancé Jaxson Bacon.

«Nous avons commencé au mois d’octobre puisque nous souhaitions en vendre à Noël. Ça faisait un moment que nous étions en production et les enfants trouvaient que nous avions déjà amassé beaucoup d’argent, plus de 1 000 $. L’idée leur est venue, puisque nous en avions déjà beaucoup, de le donner pour une bonne cause», a spécifié Marie-Claude Simard.

Pour les jeunes, cela signifie beaucoup. «Je trouve ça cool, parce qu’on peut aider d’autres enfants dans le besoin», a résumé Zakim A.-Said.