Les ministres ont alors rappelé qu'en date du 31 décembre dernier, 55 % des demandeurs d'asile qui résident au Canada demeuraient au Québec (160 651 personnes sur 289 047). «Cette arrivée disproportionnée exerce une pression accrue sur l'ensemble des services du panier d'accueil québécois, notamment sur notre système d'éducation et d'aide sociale», ont-ils ensuite déploré.
Ils ont alors souligné que l'offre de certains services aux demandeurs d'asile a atteint «un point de rupture», notamment dans le réseau de l'éducation, et plus particulièrement à Montréal, où plusieurs nouveaux élèves sont en attente d'une place en classe d'accueil.
En ce qui a trait à l'aide de dernier recours (aide sociale), le total des sommes versées aux demandeurs d'asile est passé de 163 M$ à environ 370 M$, soit une augmentation de 127 %, entre 2022 et 2023.
La ministre Fréchette a aussi annoncé que pour l'année 2023 seulement, le coût du panier de services offerts aux demandeurs d'asile s'élève à 576,9 M$. Cette somme s'ajoute aux 470 M$, déjà réclamés au gouvernement fédéral pour les mêmes services publics offerts aux demandeurs d'asile en 2021 et en 2022.
Le gouvernement caquiste estime donc que la récente annonce fédérale de réserver une somme de 150 M$ au Québec pour les dépenses de 2023 «est insuffisante», réclamant le versement d'une aide de plus de 1 G$ pour faire face aux dépenses engendrée par l'afflux de demandeurs d'asile au Québec depuis trois ans.
Autres demandes
En plus du remboursement des dépenses assumées par le gouvernement provincial, Québec presse le ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, «de prendre ses responsabilités pour réduire la pression qu'exerce leur arrivée massive sur les services publics».
Concrètement, le gouvernement caquiste souhaite que le gouvernement fédéral répartisse plus équitablement les demandeurs d'asile sur l'ensemble du territoire canadien, freine et diminue l'afflux de demandeurs d'asile qui entrent au Canada en resserrant la politique canadienne d'octroi des visas et ferme toute brèche qui permettrait à des groupes criminels de s'infiltrer au Canada.
«Il est plus que temps que le fédéral agisse pour freiner l'arrivée massive de demandeurs d'asile, il faut soulager nos services publics dans les plus brefs délais. Je le répète, notre capacité d'accueil a ses limites et nous sommes à un point de rupture. Au cours des dernières années, le Québec en a fait plus pour l'accueil des demandeurs d'asile que l'ensemble des provinces réunies. Nous pressons le fédéral de répondre rapidement à l'ensemble de nos demandes. Cela ne peut plus durer!», a tonné Christine Fréchette.