Né en 1934, à Sainte-Croix, Rodrigue Biron s’est éteint ce matin après avoir perdu son combat contre le cancer.

La nouvelle de son décès a touché la classe politique nationale et locale.

L’ancien député fédéral de Lotbinière-Chutes-de-la-Chaudière, Odina Desrochers, a bien connu Rodrigue Biron. Ils ont entretenu une amitié de plus d’une cinquantaine d’années qui a commencé lorsque M. Desrochers a joint les Chevaliers de Colomb. En politique, les deux hommes se sont soutenus mutuellement lors de leur carrière respective.

Parmi les souvenirs qui ont marqué M. Desrochers, il s’en remémore un qui remonte à il y a deux ans.

«Il m’avait demandé de l’accompagner pour faire une tournée de Lotbinière. Nous avons visité toutes les municipalités de son territoire de l’époque. Partout où il débarquait, tout le monde était content de le voir et se disait satisfait de tout ce qu’il avait fait pour le comté de Lotbinière.»

«J’ai eu la chance de côtoyer M. Biron, car il a été parmi les premiers mentors des sommets Génération d’idées, dans le cadre desquels il a généreusement encouragé des jeunes à s’intéresser à la politique et à la démocratie. C’était un homme d’une grande gentillesse, généreux de son temps. […] Il avait à cœur la cause nationale. Il a également eu une longue carrière en affaires. Le Québec lui doit beaucoup», a souligné sur sa page Facebook le chef du Parti québécois, Paul Saint-Pierre Plamondon.

«C’est avec tristesse que j’apprends le décès de M. Rodrigue Biron, ancien maire de la Municipalité de Sainte-Croix. […] Au nom de la Municipalité et en mon nom personnel, je tiens à offrir mes plus sincères condoléances aux membres de la famille et aux proches. Afin de témoigner de notre reconnaissance pour ce grand ambassadeur de Sainte-Croix, les drapeaux de la Municipalité seront placés en berne», a, pour sa part, lancé le maire de Sainte-Croix, Stéphane Dion.

«Merci Rodrigue Biron. Lorsque tu prenais tes marches, on jasait. Toujours un mot d’encouragement : «pas facile la politique. Laisse faire les chialeux. Continue.» On parlait de René Lévesque. Des années quand t’étais chef de l’Union nationale. Tu étais un Bleu. Un vrai. Merci d’avoir servi le Québec. Merci de l’avoir tant aimé», a affirmé le ministre de l’Éducation et député de Lévis, Bernard Drainville.

«J’apprends avec émotion le décès de Rodrigue Biron. J’ai eu la chance de travailler en affaires à ses côtés et je garde le souvenir d’un homme passionné du Québec et généreux. Mes pensées accompagnent sa famille et ses proches», a souligné sur X le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Carrière politique bien remplie

Ce dernier a été maire de Sainte-Croix de 1971 à 1973 avant de faire le saut en politique provinciale.

Il a été élu chef de l’Union nationale en mai 1976 et élu député provincial de Lotbinière la même année. Le 3 mars 1980, il démissionne de son poste de chef et siège comme député indépendant. Il a joint le Parti québécois en novembre 1980 et a été élu dans le gouvernement de René Lévesque lors des élections de 1981.

Il a successivement occupé les postes de ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme dans le cabinet Lévesque du 30 avril 1981 au 25 septembre 1984; ministre de l’Industrie et Commerce du 25 septembre 1984 au 3 octobre 1985 et dans le cabinet de Pierre-Marc Johnson du 3 octobre au 12 décembre 1985. Défait en 1985.

Rodrigue Biron s’est aussi distingué dans le monde des affaires en occupant des postes de directions de différentes fonderies au pays.

Il a occupé pendant des années le poste de vice-président et directeur général de la Fonderie Sainte-Croix. Il a aussi été président des fonderies Monsarrat, de Rivière-du-Loup, président de Titan Supply, de Calgary, et Vice-Président de Wotherspoon Sale, d’Oakville.

Après la politique

Sa biographie sur le site de l’Assemblée nationale relate une vie postpolitique bien remplie. Il devient actionnaire de la Société Biron, Lapierre et Associés de novembre 1986 à septembre 1997. Il est nommé membre du conseil d’administration de la Caisse de dépôt et placement le 18 janvier 1995 ; nommé président de Technologies M4 (filiale d’Hydro-Québec) le 5 octobre 1995 ; nommé président du conseil d’administration de la Fondation de la faune du Québec en novembre 1996 et en septembre 1998.  Il est aussi le fondateur et coprésident du Réseau solidarité pour l’économie du Québec.

Il tente un retour en politique fédérale en mars 1997 en étant candidat à la chefferie du Bloc Québécois. De 1998 à 2000, il a également été nommé directeur de l’Alternative unie dirigé par Preston Manning, chef du Parti réformiste du Canada.