«Je sollicite donc votre entière collaboration pour qu’enfin réparation soit faite et que jamais d’autres familles n’aient à subir cet enfer, d’un côté ou de l’autre de la tragédie».
Depuis cinq ans, la mère de famille affirme tenter de collaborer avec la Municipalité et le ministère des Transports pour assurer la sécurité des enfants qui empruntent la rue Principale pour aller à l’école. Elle constate plutôt que la Municipalité renvoie la balle au ministère qui de son côté affirme que les accotements des routes sous sa responsabilité sont de juridiction municipale.
Toutefois, le ministère, poursuit-elle, lui assure que les autorisations nécessaires ainsi qu’une subvention seront accordées si Saint-Flavien décide d’aller de l’avant. «Malheureusement, pour toutes sortes de raisons, la Municipalité ne fait aucune demande au MTQ. Ainsi, nous voilà engagés depuis toutes ces années dans une véritable impasse.»
Du même souffle, elle s’explique mal que rien n’ait bougé après les recommandations de la coroner Géhane Kamel.
«En 2020, dans le but de protéger la vie, la coroner a clairement recommandé de réinstaller le trottoir, sans égard aux raisons pour lesquelles il avait été retiré en 2002. Au cours de la même année, l’ingénieur chargé par la municipalité d’analyser la sécurité des piétons sur la rue Principale émet la même recommandation. En 2023, l’accotement est toujours inchangé», rappelle Mme Latulippe aux élus.
Cette dernière fait valoir, entre autres, que dans le monde du travail, l’employeur est tenu «d’éliminer le danger à la source» sans égard aux coûts engendrés. Ces exigences visent à éviter des blessures graves ou la mort des travailleurs. Elle-même travailleuse sociale, elle se doit de faire tout le nécessaire pour protéger la vie et peut invoquer la loi d’exception P-38 pour protéger la vie d’une personne ou de celle d’autrui.
«Malheureusement en matière de sécurité routière, il en est tout autre. Il est permis et complètement légal, de simplement refuser de déployer les moyens nécessaires pour protéger la vie, et cela, même quand il y a eu décès et recommandations d’experts», déplore-t-elle.
Rappelons que le 1er mars 2018, Anaïs Renaud marchait sur l’accotement de la route 271 (rue Principale). Vers 7h25, sa tête a été heurtée par le rétroviseur d’un VUS. Dans son rapport, la coroner Géhane Kamel soulignait que le décès était accidentel et avait émis plusieurs recommandations, notamment la construction d’un trottoir.
Référendum
Du 18 août au 5 septembre 2021, 1 179 citoyens de Saint-Flavien avaient été appelés à voter par correspondance sur un règlement d’emprunt de 1,1 M$ que le conseil municipal voulait contracter pour construire un trottoir sur la route 271. Les 648 personnes qui se sont prononcées ont rejeté la proposition dans une proportion de 75,4 %.