dimanche 8 décembre 2024
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Eau potable

La CPTAQ dit non à Saint-Antoine-de-Tilly

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Photo : Archives

16 févr. 2024 09:53

La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a tranché. La Municipalité de Saint-Antoine-de-Tilly ne pourra pas aller de l’avant avec l’aménagement du nouveau puits municipal sur les terrains de la Ferme Marijoli, sur le Chemin des Plaines. Dans une décision rendue le 14 février, la CPTAQ refuse la demande de la municipalité.

Selon la CPTAQ, si elle autorise la demande de la Municipalité, les activités de la Ferme Marijoli seront impactées de façon négative. Elle souligne, entre autres, l’entreposage de pesticides dans le rayon de 100 mètres de zone d’exclusion et les activités d’élevage. «La Commission constate qu’une autorisation constitue une perte de la base territoriale où l’agriculture active s’exerce actuellement», a-t-elle constaté.

D’un autre côté, la CPTAQ reconnaît les besoins de la Municipalité à trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en eau potable pour desservir sa population. Or, elle estime que son rôle n’est pas d’aider la municipalité «dans sa recherche de solution pour s’alimenter en eau potable, mais de veiller à la protection du territoire et des activités agricoles».

Par ailleurs, la CPTAQ, comme elle le soulignait dans son orientation préliminaire, estime qu’il demeure de «l’incertitude concernant la possibilité de localiser le puits ailleurs, notamment dans la même zone aquifère, mais vers le sud.»

Pas le meilleur site

«Le message est clair, ce n’est pas le site de moindre impact. Il reste à savoir si notre municipalité va continuer de pousser ou d’arrêter les démarches d’expropriation», a soutenu la copropriétaire de la ferme Marijoli, Véronique Letendre.

Pour elle, cette décision de la CPTAQ est un soulagement, mais elle ne veut pas «crier victoire» trop vite. La municipalité peut décider de porter la décision en appel au Tribunal administratif du Québec et elle a 30 jours pour le faire.

Mme Letendre espère que la municipalité lâchera prise. «Quand on regarde l’orientation préliminaire et la décision, c’est sensiblement pareil. La Municipalité n’a pas été capable d’enlever le doute sur ce que la CPTAQ demandait.»

D’ailleurs, aussi longtemps que le processus ne sera pas complètement arrêté, Véronique Letendre ne peut pas soumettre de demande de prêts ou de subvention à la Financière agricole.

«On s’est endetté, on a mis l’entreprise sur pause. Opérer une ferme, ça coûte cher, on a été obligé de faire des choix. Ça aura des répercussions à long terme», a-t-elle rappelé.

Analyser la décision

La Municipalité de Saint-Antoine-de-Tilly «prend acte» de la décision de la Commission. Avant de pouvoir commenter plus en détail, un travail d’analyse et de rencontre avec les experts doit être fait, a soutenu le maire Richard Bellemare.

Ce dernier assure que de trouver une source d’alimentation en eau potable «demeure prioritaire» et sera mené avec sérieux.

Toutefois, avant d’en venir avec des solutions, l’analyse de la décision doit être faite, insiste-t-il. «On va se pencher sur tout ce qui est possible pour finalement répondre à l’objectif de fournir à la municipalité un approvisionnement stable et de qualité.»

Quant à la subvention liée au programme PRIMEAU, elle n’est pas mise en péril malgré cette décision, assure le premier citoyen.

Bonne nouvelle pour l’UPA

Pour la section locale de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec, cette décision est vue positivement. «C’est une grande nouvelle. […] C’est important de conserver les fermes qui sont en service. […] On est très satisfait de la décision de la CPTAQ qui prend en compte la protection des activités agricoles présente et le développement futur de cette entreprise et des autres autour qui pourraient être impactées», a souligné le président du Syndicat de l’UPA de Lotbinière-Nord, Denis Paquet. 

Il ajoute que l'implantation de ce puits obligerait l'installation de canalisations qui traverseraient plusieurs terres agricoles. «Le site convoité par la municipalité n'est pas celui de moindre impact pour l'agriculture et met carrément une ferme en péril.» 

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