Par Érick Deschênes
En termes généraux, le CH n’a pas été déclassé lors de son duel face aux Capitals. Les matchs entre les deux équipes ont relativement été serrés. Même qu’à certaines occasions, si le Bleu blanc rouge avait eu des bons en sa faveur, le destin des Canadiens en séries cette année aurait pu être tout autre.
La possibilité d’être dans la course aux séries jusqu’à son dernier match de saison régulière ainsi que de disputer 5 matchs éliminatoires donnera un bagage exceptionnel au groupe de jeunes joueurs prometteurs qui composent le noyau de l’équipe montréalaise. La Sainte-Flanelle ne pouvait pas se permettre de conclure une autre campagne dans la médiocrité. Les échecs ont été formateurs depuis la saison 2022-2023, mais il ne fallait pas non plus que le Canadien s’enfonce dans une spirale de revers. Sinon, l’équipe ne progresserait pas.
Cependant, la saison 2024-2025 et les séries 2025 auront démontré à l’état-major du Tricolore qu’il doit aller chercher d’autres pièces pour que leur troupe passe à un niveau supérieur. Le CH peut désormais compter sur l’un des meilleurs premiers trios du circuit Bettman avec l’unité pilotée par Nick Suzuki, Cole Caufield et Juraj Slafkovsky. Par contre, la série contre Washington a démontré que ce trio ne peut pas tout faire et a besoin d’appui pour se rapprocher de la victoire.
Quand les Capitals ne donnaient pas d’avantage numérique et qu’ils menottaient le trio de Suzuki, les Canadiens avaient beaucoup de difficultés à marquer. Le deuxième trio peut compter sur des ailiers dominants en Patrik Laine (lorsqu’il est en santé) ou Ivan Demidov, mais on a désormais la preuve qu’Alex Newhook ne peut pas piloter un trio offensif dans la LNH sur une longue durée. Un deuxième centre offensif et robuste se retrouvera au sommet de la liste des emplettes de Kent Hughes, le directeur général du Tricolore, au cours des prochaines semaines.
Ce problème amène également celui de la profondeur en général. Pour maximiser ses chances de gagner, Martin St-Louis, l’entraîneur-chef des Canadiens, a dû souvent couper son banc pendant la saison et lors de la série contre Washington, autant à l’attaque qu’en défense. Oui, les Capitals, grâce à leur club «pesant», ont dominé physiquement le CH lors de la série. Mais grâce à leur belle profondeur, ils ont pu «jouer à quatre trios», permettant également de conserver de précieuses énergies pour les matchs énergivores que sont les affrontements en séries.
L’avenir est plus que prometteur pour le Bleu blanc rouge, mais l’état-major montréalais a beaucoup de pain sur la planche en vue de la prochaine campagne. Je vous partagerai mes pistes d’amélioration nécessaires pour le CH à l’occasion d’une prochaine chronique.
Toujours la faute des arbitres…
Pour conclure cette chronique, je dois également revenir sur une histoire poussée par plusieurs analystes sportifs au cours de la dernière semaine : celle que le CH aurait été victime de mauvais appels ainsi que d’appels manqués par les officiels en place lors des matchs de la série Montréal-Washington.
J’en conviens, une nouvelle fois l’arbitrage en séries est complètement différent des standards établis pendant la saison. Mais la fermeture des yeux des arbitres de la LNH sur des gestes rugueux qui sont normalement pénalisés en saison est la norme dans tous les matchs des séries.
Oui, les Capitals auraient pu être punis sur le double-échec asséné au visage de Cole Caufield lors du deuxième match de la série. Mais pour cette pénalité manquée, combien de chances le CH a quand même obtenues en avantage numérique? Combien de pénalités de rudesse n’ont pas été appelées aux joueurs du Tricolore?
Au final, les Canadiens n’ont pas été battus par les arbitres, mais par une équipe qui pouvait compter sur davantage de profondeur, d’efficacité dans sa robustesse et son échec avant ainsi que d’expérience. La meilleure équipe, les champions de la conférence Est en l’occurrence, l’a tout simplement emporté.
Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis ou du Peuple Lotbinière.