Par Érick Deschênes
Je me dois d’abord de revenir sur la transaction qui a amené Quinn Hughes au Minnesota, les Canucks de Vancouver étant mon deuxième club de cœur depuis la belle époque de Markus Naslund.
Alors que les analyses se déchirent entre pro-Canucks ou pro-Wild pour déterminer le gagnant de cette transaction, je crois que le troc est équitable pour les deux parties.
Quinn Hughes avait clairement partagé son intention de ne pas poursuivre son aventure à Vancouver alors qu’il va pouvoir profiter de l’autonomie complète à l’issue de la campagne 2026-2027. Avec ces deux frères qui sont déjà des piliers des Devils du New Jersey (Jake et Luke) et étant un petit gars du Michigan, Quinn Hughes n’a pas caché son désir de rejoindre ses frangins en banlieue de New York ou possiblement évoluer avec les Red Wings de Detroit lorsqu’il sera libre comme l’air.
Après la saga J.T. Miller/Elias Petterson l’an dernier (malgré que selon moi, l’état-major de Vancouver a misé sur le mauvais cheval dans cette affaire), les architectes de la formation de la Colombie-Britannique se devaient d’obtenir le plus d’actifs en échange de leur joyau offensif à la ligne bleue.
Le Wild a diminué la qualité de la profondeur de son équipe, mais en obtenant Quinn Hughes, l’équipe du Minnesota a enfin un défenseur créatif qui pourra alimenter à profusion les prolifiques attaquants Kiril Kaprizov, Matt Boldy et Joel Eriksson Ek. Dans une lutte aux grands honneurs qui met le Wild en compétition directe avec les puissances que sont l’Avalanche du Colorado et les Stars de Dallas, l’arrivée de Quinn Hughes pourrait être la carte cachée qui permettra enfin à la troupe du DG Bill Guerin de franchir un palier.
Pour les Canucks, l’arrivée de Marco Rossi améliore la profondeur de l’équipe au centre, Filip Chytil acquis des Rangers en retour de J.T. Miller la saison dernière étant encore sur le carreau en raison d’une commotion cérébrale. Lorsque Vancouver aura complété sa reconstruction ou sa réinitialisation, Rossi pourra être un bon deuxième centre. Quant à lui, Liam Ohgren ajoute de la profondeur à Vancouver sur son troisième trio. Mais selon moi, la pièce maîtresse de la transaction est Zeev Buium. Il n’atteindra pas le plafond de talent d’un Quinn Hughes, mais il pourra être un quart-arrière efficace pour Vancouver.
Petit bémol à la transaction, selon moi. En Rossi, Vancouver semble avoir mis la main sur un autre centre performant uniquement en saison régulière. Avec Elias Pettersson qui a pris ses mauvais plis, est-ce que les Canucks vivront une nouvelle désillusion lorsque l’équipe reconstruite atteindra la maturité pour faire les séries?
Quatre trente sous pour une piastre
En ce qui a trait au mouvement de personnel qui a amené Tristan Jarry à Edmonton en échange de Stuart Skinner, j’ai l’impression que les directeurs généraux des Oilers et des Penguins, respectivement Stan Bowman et Kyle Dubas, se sont simplement débarrassés de leur problème respectif devant le filet.
Le partisan de hockey en moi espère que ces mouvements permettront aux Oilers et aux Penguins de poursuivre sur leur élan et d’atteindre leur objectif respectif, soit de finalement permettre à Connor McDavid de remporter une coupe Stanley ainsi que de donner une chance aux vétérans des Penguins de vivre une nouvelle aventure en séries.
Dans un autre ordre d’idées, le mélodrame se poursuit à Buffalo alors que Terry Pegula, le propriétaire de l’équipe du nord de l’État de New York, a finalement mis fin à l’expérience Kevyn Adams à la barre de l’état-major de son équipe.
Au moins, le propriétaire des Sabres a choisi cette fois un dirigeant ayant plusieurs années d’expérience comme gestionnaire dans le circuit Bettman en Jarmo Kekäläinen pour être le nouveau directeur général de sa franchise. Buffalo a une belle base et l’équipe n’est qu’à sept points d’une participation en série. Il ne faudrait pas qu’un nouvel architecte fasse encore des mouvements incompréhensibles et prolonge une reconstruction qui prend des allures d’éternité pour les partisans des Sabres.
Jarmo Kekäläinen doit miser sur son grand talent pour détecter du talent qui lui a permis de devenir le premier Européen à devenir directeur général d’une équipe du circuit Bettman. Il ne faut pas qu’il use de raccourcis comme lors de son passage à Columbus.
La défense, la défense, la défense
En terminant, les présences de Jacob Fowler devant la cage du Canadien de Montréal démontrent selon moi que les problèmes de constance du Tricolore ne sont pas uniquement la faute des performances de ses gardiens.
Le jeune cerbère américain est promis à un bel avenir assurément, étant très fort techniquement devant sa cage. Mais comme ses collègues Jakub Dobes et Samuel Montembault, il ne peut pas toujours sortir un miracle pour corriger les erreurs des cinq coéquipiers devant lui. J’espère que le «reconditionnement» de Samuel Montembault avec le Rocket se déroulera bien et qu’il fera un retour couronné de succès avec le grand club, lui qui a tellement été l'un des artisans des succès du Tricolore la saison dernière. C’est évident que Jacob Fowler a encore besoin de temps dans la Ligue américaine de hockey avant de s’établir à long terme dans la LNH.
Après un match quasi sans faute face aux Oilers d’Edmonton dimanche, la chaîne a encore débarqué mardi, les Canadiens étant étouffés par les Flyers encore une fois devant ses partisans. Et une nouvelle fois, le Bleu blanc rouge semble incapable de s’ajuster dès que son adversaire multiplie les coups d’épaule, multipliant les revirements et les erreurs d’assignation en défensive.
Comme je l’ai dit à plusieurs reprises cet automne, il manque encore des morceaux pour que les Canadiens franchissent un autre palier.
Est-ce que Kent Hughes et Jeff Gorton feront preuve de patience et attendront que les pièces manquantes, soit Michael Hage et Alexander Zharovsky pour le rôle de centre de deuxième trio et David Reinbacher pour le gros défenseur défensif qui peut jouer sur les deux premières paires de défenseurs, fassent leur arrivée avec le grand club?
Ou pour satisfaire des partisans de plus en plus impatients, ils sortiront de nouveau un lapin de leur chapeau pour boucher les trous de plus en plus évidents dans leur alignement et prendre un raccourci à la reconstruction?
Alors que de grands mouvements sont survenus dans le circuit Bettman, nous saurons bientôt si le CH entrera dans cette danse ou poursuivra sa reconstruction en ne se départissant pas de ses plus beaux espoirs.
À moins que Kent Hughes effectue une transaction d’ici samedi soir, ce sera ma dernière chronique de l’année. Je profite donc de l’occasion pour vous remercier pour votre fidélité, les commentaires que vous m’avez partagés au cours de la dernière année m’ont fait chaud au cœur.
Je vous souhaite mes meilleurs vœux en vue du temps des Fêtes et de la nouvelle année. Que cette période de réjouissances soit remplie de beaux moments avec vos proches. On se retrouve en 2026 pour une nouvelle année où les nombreux événements sportifs continueront de m’inspirer.
Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis.