jeudi 13 février 2025
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Richard Bellemare

Difficile d’offrir une gouvernance de qualité

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Photo: Archives

29 janv. 2025 04:31

Face à la démission de trois des six conseillers municipaux, le maire de Saint-Antoine-de-Tilly, Richard Bellemare, a lui aussi déposé les armes hier soir. Une décision, «crève-cœur», dit-il. Ce dernier reste en poste jusqu’à demain afin de finaliser les dossiers qui nécessitent un suivi.

Richard Bellemare a été élu le 30 octobre 2022 après le départ du maire élu aux élections générales de novembre 2021, Guy Lafleur. Tout comme les autres conseillers démissionnaires, il justifie cette décision par le climat malsain qui régnait au conseil municipal, et ce, avant même son élection.

«Considérant que ces trois démissions ont pour effet de réduire le conseil à un minimum critique, je ne pourrai, dans ce nouveau contexte, offrir à la population de Saint-Antoine une gouvernance qui soit à la hauteur de ce qu’ils sont en droit de s’attendre. Assumer ma tâche de maire dans ces conditions précaires où le lien de confiance au sein du conseil restant est loin d’être acquis, risque de conduire à des impasses qui m’apparaissent contraires aux intérêts légitimes des citoyens ainsi qu’au développement de la municipalité», a-t-il précisé dans une longue lettre qu’il a lue aux citoyens hier soir.

Ce dernier soutient que la Municipalité a tenté à de multiples reprises de résoudre ces conflits : médiation, soutien gouvernemental pour expliquer les rôles et responsabilités des élus et de l’administration, formation sur l’éthique et la déontologie. Il déplore que tous ces efforts n’aient pas donné les résultats attendus.

«Les comportements non désirables se sont poursuivis et ont conduit au premier dépôt d’une plainte par un employé pour dénoncer, en vertu de la Politique en harcèlement de la municipalité, les gestes d’incivilité et de harcèlement dont il était l’objet et auxquels il était régulièrement confronté, souvent en public.»

Commission municipale du Québec

D’ailleurs, Richard Bellemare a déploré que les enquêtes menées par la Commission municipale du Québec (CMQ) ont contribué à entretenir le climat malsain à l’hôtel de ville.

Le maire ainsi que plusieurs conseillers ont déposé, l’année dernière, une plainte à la CMQ pour «dénoncer les comportements inappropriés qui contrevenaient aux règles élémentaires de respect».

Toutefois, le rapport déposé en avril 2024 rejetait la plainte de l’employé ainsi que celle des membres du conseil municipal.

Parmi les recommandations formulées à l’époque, la CMQ demandait à Saint-Antoine-de-Tilly de mandater une firme externe, indépendante et neutre pour réaliser l’enquête en harcèlement.

«En décembre dernier, le rapport d’enquête était déposé. Il confirmait que des comportements hostiles et du harcèlement de la part de deux personnes membres du conseil avaient été observés sur une longue période, comportements qui avaient eu un effet néfaste sur les employés, les affaires de la municipalité ainsi que sur ses représentants», a-t-il plaidé.

Du même souffle, il se questionne sur les intentions de la CMQ puisque cette enquête indépendante a «confirmé» ce qui avait été dénoncé au départ par l’employé ainsi que les élus. «[…] décidé de ne pas retenir, mais a passé entièrement sous silence les faits reprochés… en plus de faire porter au maire, à la majorité du conseil et à l’administration l’odieux de la situation.»

Avenir de la municipalité

Richard Bellemare a aussi lancé un message aux citoyens. Il leur a rappelé que la Municipalité arrive à une «croisée des chemins», mais que pour continuer son développement de façon positive, des décisions devront être prises.

Ces démissions et la mise sous tutelle repoussent donc à une date indéterminée la poursuite du dossier de l’eau potable. Toutefois, avertit M. Bellemare, plus le temps passe, plus la facture risque d’être salée pour les contribuables.

«Notre assiette fiscale demeure sensiblement la même et ne progresse qu’à chaque révision du rôle triennal d’évaluation. Si l’on ne se dote pas des infrastructures nécessaires au développement de la municipalité, il y a fort à craindre que les contribuables de Saint-Antoine-de-Tilly soient confrontés, à court terme, à un fardeau fiscal important.» Ce dernier plaide pour que la Municipalité augmente et diversifie ses sources de revenus.

Depuis le début de l’année, la municipalité a traité trois bris d’aqueduc en plus d’avoir vu ses réserves d’eau baisser à un niveau critique. «Au point où nous avons dû demander à notre plus important utilisateur de réduire temporairement sa consommation. Imaginez la situation si, durant cette même période, nos pompiers avaient été confrontés à un incendie.»

 

 

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