Travaillant à base de pigments naturels qu’elle concocte à partir de plantes qu’elle récolte elle-même, Alexandra Collin a une démarche artistique alignée avec des valeurs écologiques. Pour son exposition à l’ECQSN appelée Aménité, elle souhaitait explorer le monde des femmes agricultrices et le partager par l’art tout en abordant la protection des oiseaux des champs : deux thèmes liés pour elle.
C’est en faisant des lectures et des recherches qu’elle a constaté que, bien souvent, les agricultrices employaient des méthodes plus soucieuses de l’environnement. Celles-ci aident à la protection de ces oiseaux qui sont beaucoup moins nombreux qu’avant au Québec, notamment en raison de l’agriculture massive.
«Elles peuvent avoir de plus petites cultures, ne pas utiliser de pesticides ou de produits chimiques. Elles utilisent des techniques différentes comme retarder les coupes, le fauchage pour laisser les oiseaux champêtres finir leur nidification et s’en aller», explique-t-elle.
Aménité met de l’avant le travail de cinq agricultrices situées dans Lotbinière. Ce sont Elie Papineau, de Fleuraissance à Saint-Antoine-de-Tilly, Maude Gendre, des Jardins de Gravel à Saint-Apollinaire, Sarah Desjardins, de La voie des jardins à Sainte-Croix, Virginie Leclerc-Blanchet, de Rosane ferme florale de Lotbinière, et Isabelle Labonté, de la Ferme Labonté et filles à Dosquet, qui ont pris part au projet.
«Mon idée, c’était de documenter leur présence, de les prendre en photos au printemps quand elles commencent le travail, mais aussi à la fin de l’été quand les terres sont luxuriantes. Je voulais les mettre en lumière et montrer comment elles travaillent au quotidien», souligne l’artiste.
En plus de montrer en image le travail de ces agricultrices, Alexandra Collin a créé ses pigments pour ses teintures présentes dans l’exposition à partir de diverses plantes fournies par ces agricultrices. Elle a notamment utilisé de la sauge, des betteraves, de l’eucalyptus, de l’oignon et du tournesol pour créer ses œuvres.
Aménité est une exposition multimédia mélangeant plusieurs médiums comme la photographie, la vidéo, une bande sonore, l’installation et l’art textile afin de rendre hommage au travail des agricultrices.
L’artiste lotbiniéroise souhaite poursuivre ce projet débuté en 2024. «C’est un projet que j’aimerais étirer sur d’autres municipalités ou même sur d’autres régions du Québec. Je trouve que ça serait intéressant parce que de belles initiatives il y en a partout et ce serait le fun qu’on les voit. Ça fait du bien de voir des gens qui s’impliquent et qui essaient de changer les choses», conclut Alexandra Collin.
Un vernissage a eu lieu le 5 juin dernier en présence de l’artiste et de quatre des agricultrices ayant participé au projet.